dimanche 8 juin 2014

L'abus de « réformes » nuit gravement à la santé des professeurs (et des élèves!)

On se souvient que la pré-rentré 2013 avait été endeuillée par le suicide de ce professeur d'un lycée de Marseille. L'administration vient de reconnaître comme « imputable au service » la fin tragique de ce collègue, comme le révèle cet article de Libération. Ce professeur avait expliqué son geste désespéré dans une lettre largement diffusée dans les média. Il y faisait part des conditions dans lesquelles l'exercice du métier lui était devenu impossible. La réforme de la série ex STI (sciences et techniques industrielles, devenue sciences et techniques du développement durable, STI2D pour les intimes, tout un symbole !) a constitué la goutte d'eau qui fit déborder le vase, avec, entre autres, l'évaluation par les professeurs de leurs propres élèves pour le bac. Cette reconnaissance constitue une première mais elle ne saurait masquer l'insuffisance d'écoute et de suivi des personnels, enseignants ou non, de ce ministère.
Ce collègue faisait preuve d'un dévouement extrême pour son métier, trop sans doute puisqu'il lui a paru impossible d'en changer. Sa fin tragique montre qu'il faut garder un certain recul dans ce métier face aux exigences des « réformes » imposées à un rythme soutenu après des concertations de façade et appliquées dans la précipitation, comme l'avait dénoncé ce collègue dans sa lettre.

Il devient urgent aussi de proposer des portes de sorties du métier en nombre suffisant pour les collègues qui souhaitent se reconvertir, ou des postes « relais » pour prendre simplement du recul en exerçant d'autres fonctions. J'avais évoqué dans un article précédent la possibilité d'étendre encore plus les tâches d'inspections aux collègues, pour une durée limitée et renouvelable. Il y a sûrement d'autre pistes à creuser...    

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