On se
souvient que la pré-rentré 2013 avait été endeuillée par le
suicide de ce professeur d'un lycée de Marseille. L'administration
vient de reconnaître comme « imputable au service » la
fin tragique de ce collègue, comme le révèle cet article de Libération. Ce professeur avait expliqué son geste désespéré
dans une lettre largement diffusée dans les média. Il y faisait
part des conditions dans lesquelles l'exercice du métier lui était
devenu impossible. La réforme de la série ex STI (sciences et
techniques industrielles, devenue sciences et techniques du
développement durable, STI2D pour les intimes, tout un symbole !)
a constitué la goutte d'eau qui fit déborder le vase, avec, entre
autres, l'évaluation par les professeurs de leurs propres élèves
pour le bac. Cette reconnaissance constitue une première mais elle
ne saurait masquer l'insuffisance d'écoute et de suivi des
personnels, enseignants ou non, de ce ministère.
Ce
collègue faisait preuve d'un dévouement extrême pour son métier,
trop sans doute puisqu'il lui a paru impossible d'en changer. Sa fin
tragique montre qu'il faut garder un certain recul dans ce métier
face aux exigences des « réformes » imposées à un
rythme soutenu après des concertations de façade et appliquées
dans la précipitation, comme l'avait dénoncé ce collègue dans sa
lettre.
Il
devient urgent aussi de proposer des portes de sorties du métier en
nombre suffisant pour les collègues qui souhaitent se reconvertir,
ou des postes « relais » pour prendre simplement du recul
en exerçant d'autres fonctions. J'avais évoqué dans un article
précédent la possibilité d'étendre encore plus les tâches
d'inspections aux collègues, pour une durée limitée et
renouvelable. Il y a sûrement d'autre pistes à creuser...
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