La phase
académique des mutations vient de débuter. Après la phase
interacadémique où les candidats à une mutation (obligatoire
notamment pour les stagiaires) doivent choisir une académie
d'affectation sans pouvoir connaître la liste des postes vacants, il
faut refaire à nouveau des voeux pour obtenir l'établissement, la
commune, le groupe de communes ou le département de son choix,
chacun de ces voeux de plus en plus élargis offrant un nombre de
points plus élevé. Et surtout variables d'une académie à
l'autre ! Tout cela relève d'une stratégie très élaborée
dans laquelle le hasard a finalement peu de place, le but étant
d'éviter de « finir » TZR (titulaire sur zone de
remplacement) avec la charge d'un secteur de remplacement qui peut
englober un département, voir une académie entière. L'ancienneté
est-elle payante ? Pas forcément ! D'autant qu'on perd
tous ses points d'ancienneté acquis dans le poste que l'on quitte
une fois entré dans l'académie d'affectation. Il ne reste plus que
l'ancienneté de grade. On est donc souvent moins bien loti en terme
de points que des collègues plus jeunes mais entrés quelques années
plus tôt et qui obtiennent le poste que vous convoitiez. Quant à la
bonification donnée à tout professeur agrégé demandant un lycée,
elle est très variable d'une académie à l'autre et elle n'est
souvent donnée que pour les lycées d'une commune voire d'un
département ! La mutation était plus équitable lorsque le
mouvement se déroulait en une seule phase, il y a déjà 15 ans de
cela. Chacun pouvait connaître la liste nationale des postes
disponible et demander un lycée à l'autre bout de la France. Mais
voilà, un ministre (Claude Allègre, pour ne pas le nommer) en a
décidé autrement et sous prétexte d'amélioration et de
raccourcissement des opérations, nous avons droit à cette usine à
gaz (et à cases!) qui durent encore plus longtemps que celle qu'elle
remplace ! Jugez-en vous même puisque le mouvement s'ouvre fin
novembre et se termine (du moins dans mon académie) le... 30
septembre ! Quel raccourcissement !
Nouveauté
inquiétante cette année, la multiplication des postes à
compétences particulières (SPEA) pour lesquels il faut en plus
rédiger un CV et une lettre de motivation. C'est exactement le type
de recrutement dans le secteur privé (on ne sait même pas si les
écrits envoyés au rectorat ne subissent pas un examen
graphologique !). Bientôt, les concours nationaux deviendront
inutiles avec la multiplication des postes de ce type... Bonne
courage aux candidats à mutation !