74
euros. C'est la somme (brute) que propose le gouvernement pour
« revaloriser » les traitements mensuels des
fonctionnaires de catégorie A en début de carrière. La mesure
serait effective dès 2017 d'après le document publié par le ministère de la fonction publique. N'y aurait-il pas des élections
en approche à cette date ? C'est toujours mieux que rien mais
cela reste très insuffisant pour susciter des vocations pour le
métier de la part des étudiants ! Il fallait plutôt proposer
les 134 euros attribués en fin de carrière dans le même document.
Ce serait un minimum pour revaloriser une début de carrière.
Rappelons qu'un certifié débutant commence à 1,2 smic environ, en
baisse continue depuis le gel du point d'indice de la fonction
publique depuis 5 ans. Et si cela pose un problème budgétaire pour
le reste de la grille de rémunération, pourquoi ne pas faire
disparaître les 3 premiers échelons ? L'effort doit porter en
priorité sur le début de carrière là où les premières années
de la vie professionnelle est la plus coûteuse, en matière de
logement par exemple. A titre personnel, je n'ai que faire de 134
euros en plus mensuellement et je suis prêt à les échanger avec
plaisir pour une diminution du nombre d'élèves par classe,
notamment en seconde. Passer de 35 élèves à 30, cela changerai
notablement nos conditions de travail devant ces classes de plus en
plus hétérogènes. Je suis sûr que cela ne coûterait pas plus
cher à l'Etat que ce petit supplément de salaire...
dimanche 21 juin 2015
samedi 20 juin 2015
Ne passes plus ton bac d'abord !
Cette
année en ce mois de juin, je m'étais promis que ce site ne
parlerait pas du baccalauréat pour ne pas en surajouter comme le
font les média à cette époque de l'année. Cependant, les
propositions récentes de François Fillon sur son blog à ce sujet
me font revenir sur ma résolution. Elles méritent d'être examinées
car son auteur occupera probablement un rôle de premier plan en cas
de changement de majorité en 2017. Que propose en substance l'ancien
premier ministre pour réformer le bac ? Il souhaite réduire le
nombre d'épreuves à quatre. Epreuves qui se dérouleraient début
juillet pour une fin de session le 14 du même mois. Les autres
disciplines seraient évaluées en contrôle continu. En dehors de
l'économie d'une réduction du nombre d'épreuves et la
« reconquête » du mois de juin (pour faire quoi
d'ailleurs si les programmes sont traités?), il n'y a rien qui
puisse relever le niveau de l'examen et lui redonner le grade
universitaire qu'il a perdu depuis longtemps. Quant à l'extension du
contrôle continu, il pose de façon accrue le problème des
pressions exercées par les chefs d'établissement pour que les notes
attribuées soient les plus élevées possible et « faire du
chiffre ». Cela se voit déjà par exemple pour les travaux
personnels encadrés en première dans nombre de lycées où nos
proviseurs nous enjoignent à ne pas noter en dessous de la moyenne
académique. Des consignes de « bienveillance » ont
toujours accompagné les corrections du bac, mais ces « pressions »
ne s'exercent qu'une fois par an. Là, c'est tout au long de l'année
qu'il faudra vivre dans la suspicion de noter trop bas. Et que dire
de la surenchère entre collègues du « mieux notant » !
J'avais
proposé l'an dernier une mesure choc mais qui ne ferait pas
descendre dans la rue des milliers de lycéens et leurs parents, les
seuls à faire reculer n'importe quel gouvernement voulant réformer
l'examen : dissocier baccalauréat et accès à l'enseignement
supérieur. Cette mesure ne ferait que confirmer ce qui existe déjà
dans les faits. Le bac n'est plus que sur le papier le premier grade
universitaire et l'accès à l'enseignement supérieur se prépare
désormais avec le site admission-postbac.com, bien avant l'examen.
Le bac deviendrait alors un certificat de fin d'études secondaires
mesurant la capacité à suivre dans le supérieur. On ne délivrerai
pas de titre mais un relevé de notes dans toutes les matières de la
série pour éviter la surenchère au nombre de diplômés. Des
partiels pourraient avoir lieu dès la fin du premier semestre, comme
à l'Université, juste avant la saisie des voeux sur
admission-postbac. Cela permettrait aux élèves d'avoir un avis sur
l'adéquation entre leurs résultats et l'orientation souhaitée. Pas
besoin d'organisation lourde et coûteuse comme celle du bac pour ces
partiels, des sujets nationaux parvenant dans chaque lycée par
messagerie électronique aux proviseurs permettrait une équité de
traitement entre tous les candidats. Une deuxième session en juin
offrirait une opportunité d'amélioration des résultats. Tous cela
ne conditionnant pas l'entrée à l'université. Cette organisation
permettrai enfin d'assurer une vraie préparation à l'enseignement
supérieur et d'en finir avec la baisse continue des exigences sans
léser personne.
mercredi 17 juin 2015
Un dimanche d'AG
Dimanche
dernier, j'ai assisté à l'assemblée générale de la Société des
agrégés. Adhérent depuis une bonne vingtaine d'années, je n'ai
cependant assisté qu'aux quatre dernières éditions, à l'exception
de celle de 2014. Il y avait beaucoup moins de monde que lors des
précédentes assemblées. Il est vrai que depuis 5 ans, le nombre de
sociétaires a chuté quasiment de moitié. La querelle entre les
« anciens » et les « modernes », c'est à
dire entre la nouvelle direction et la précédente aurait-elle
également échaudé les habitués ?
Cette
année encore, il y a eu quelques passes d'armes mais elles n'ont pas
monopolisé les débats contrairement à l'assemblée de 2013 lors de
l'élection du comité. Il y a 2 ans, les participants avaient été
interloqués par les échanges très vifs et les invectives entre les
deux parties et l'absence d'explications claires sur les différents
qui les opposent. L'évocation de procédures judiciaires n'a fait
que renforcer un sentiment de malaise chez nombre de spectateurs dans
la salle. Les deux parties ont pourtant le même objectif :
défendre l'agrégation et les agrégés dans un système scolaire en
pleine déliquescence. Les moyens pour y parvenir semblent différer
fortement, entre l'ancienne direction, partisane de méthodes plus
traditionnelles, et la nouvelle, plus en phase avec de nouvelles
pratiques de communication et de gestion. Voilà qui a fait renoncer
bon nombre de collègues à maintenir leur adhésion. Je n'ai pas été
non plus surpris d'apprendre que beaucoup de néo retraités ne
renouvellent pas leur cotisation parce qu'ils ne s'intéressent plus
au questions d'éducation. Cela en dit long sur la lassitude d'un
nombre croissant de collègues en fin de carrière. Certains de ces
néo retraités, en découvrant la modestie de leur pension,
renoncent aussi au renouvellement de cotisation... Le constat est
cependant général pour un grand nombre d'associations
professionnelles et syndicales : une baisse constante du nombre
d'adhérents. Dans l'enseignement comme ailleurs, beaucoup se
persuadent qu'ils peuvent agir seuls pour défendre au mieux leurs
intérêts. C'est fort dommage ! Une mobilisation un peu plus
forte ces derniers temps aurait pu faire ré-examiner la lamentable
réforme du collège. Une dernière information glanée en fin de
séance sur notre ministre confirme ce que nous avons déjà constaté
avec la réforme du collège : son mépris pour ceux qui
représentent l'excellence. Contrairement à tous ses prédécesseurs,
elles n'a jamais voulu recevoir de délégation de la société des
agrégés. Chaque demande d'audience auprès d'elle n'a abouti qu'à
une entrevue avec ses conseillers. Madame le ministre de l'éducation
n'a donc rien à dire personnellement aux représentants des
professeurs les plus qualifiés de France. Voilà qui en plus d'être
fâcheux se révèle méprisant...
mercredi 10 juin 2015
Tablettes corréziennes au placard
Une
amie-collègue en poste en Corrèze m'informe que les tablettes de la
marque à la pomme croquée achetée à grand frais pour tous les
collégiens du département par son ancien président, un certain
François Hollande, sont désormais au placard dans la plupart des
établissements. Comment pouvait-il en être autrement, une fois que
les collègues se sont rendus compte de l'utilité pédagogique fort
limitée de l'engin en classe ? Si les responsables de deniers
public avaient deux sous de bon sens, si j'ose dire, ils devraient
revendre les tablettes sur le marché de l'occasion, où elles ont
encore une certaine valeur, avant qu'elles disparaissent des placards
mystérieusement les unes après les autres. Voilà qui renflouerait
un peu les caisses du département qui en ont sûrement besoin pour
de meilleurs usages...
dimanche 7 juin 2015
Détournons la réforme du collège !
La
réforme du collège est donc passée et à la hussarde. Cette
bousculade sans ménagement montre à quel point le gouvernement n'a
que faire de l'avis des seuls professionnels de l'instruction, à
savoir les professeurs. Quel mépris affiché ainsi devant l'opinion
publique pour un corps de fonctionnaires d'Etat, alimentant la
déconsidération sociale à leur encontre. Je crains que la
contestation s'arrête là pour le collège, même si un syndicat
appelle au boycott des épreuves écrites du brevet des collèges les
25 et 26 juin prochain et leurs corrections les jours suivants. Ce
serait un moyen de pression formidable pour le retrait de la réforme
et il suffirait que dans chaque collège quelques collègues
surveillants les épreuves fassent grève pour gripper la machine.
Mais il y a mieux pour faire pièce à cette réforme sans risquer de
passer pour des saboteurs d'examen aux yeux de l'opinion. Par exemple
en détournant les gadgets pédagogiques de la réforme. Faire du
disciplinaire là où elle exige l'interdisciplinaire. Les chefs
d'établissement sont pragmatiques : la guerre des disciplines
n'est pas dans leur intérêt. Ils devront répartir équitablement
les heures « interdisciplinaires » entre les professeurs
de plusieurs disciplines s'ils veulent la paix pédagogique !
Bien sûr, il y aura toujours le ou les collègues empressés de
développer des « projets » sur ces heures pour jouer le
jeu de la réforme et être bien vus par la hiérarchie mais ils ne
sont heureusement pas majoritaires et il reste possible de faire des
activités dirigées de sa propre discipline pendant ces heures en
lieu et place du travail très peu productif induit par une pédagogie
de projets. C'est la démarche qu'adoptent de plus en plus de
collègues, dont votre serviteur, pour les enseignements
d'exploration en seconde, forts proches des futurs EPI du collège.
L'intervention par roulement de trois professeurs permet de faire des
activités dirigées et productives dans chaque discipline. Les
intitulés des EPI sont suffisamment larges et vagues pour trouver
des activités qui soient en lien avec le programme obligatoire de
chaque discipline. Cette stratégie permet de récupérer utilement
une partie des 20% d'heures confisquées par la réforme. C'est
toujours mieux que de devoir surveiller les élèves à faire du
copier-coller sur le net.
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