Concept
bien creux que celui des « digital natives », à savoir
ces générations mises en contact très tôt avec les écrans
d'ordinateurs et de téléphone mobile qualifiés
d' « intelligents ». D'après ses promoteurs, ces
jeunes seraient doués de capacités inconnues des générations
précédentes, par l'usage des ces outils et de leurs contenus. Je
crains que la fascination devant des potaches en train de taper à
toute vitesse leurs messages (ou plutôt leurs bavardages creux) sur
leurs téléphones ne les ai aveuglés sur les capacités réelles en
matière de maîtrise des outils par ces générations ! L'usage
d'un outil, aussi aisé qu'il puisse apparaître, ne certifie
certainement pas sa maîtrise. J'en ai eu encore la preuve récemment
lors d'une épreuve de bac au cours de laquelle les candidats
devaient utiliser un logiciel dont ils se sont servis maintes fois au
cours de l'année. Les trois quart des candidats examinés ont fait
preuve d'une connaissance très superficielle du dit logiciel, voire
sont restés pantois devant l'écran ! Je veux bien mettre
cette perte de moyens sur le compte du stress de l'examen mais moi
qui ne l'utilise qu'une fois par an lors de cette épreuve, j'en ai
retrouvé l'usage basique en m'exerçant une seule fois la veille.
Les pseudo « digital natives » ne sont pas près de
surpasser sans apprentissage les générations précédentes qui ont
du se frotter (durement) à l'informatique balbutiante et ses
nombreux « plantages » et autres « bug » !
mardi 27 mai 2014
dimanche 25 mai 2014
Education et élection européenne
Il est
certes un peu tard pour éclairer le vote pour le parlement européen
mais j'ai trouvé intéressant d'effectuer une recherche sur les
propositions éducatives des partis et mouvements présentant des
listes à ce scrutin. Pour ceux qui n'auraient pas le courage de les
lire, il ressort qu'une très large majorité fait un constat d'une
école en panne et en échec et que les propositions préconisent un
retour à la transmission des savoirs, à la promotion de
l'excellence et à une amélioration de la condition des professeurs.
Puissent ces bonnes résolutions être entendues de nos gouvernants !
Alliance
écologiste indépendante :
http://www.alliance-ecologiste-independante.com/pdf/Programme_JMG_2014.pdf
Pas de
mention sur l'éducation dans le tract.
Debout
la République : http://www.debout-la-republique.fr/
Sauf
erreur de ma part, je n'ai rien trouvé sur l'éducation.
Démocratie
réelle : http://www.democratiereelle.eu/
Pas de
rubrique éducation sur le site.
Europe
citoyenne :
http://europecitoyenne.net/wp-content/uploads/2014/05/7propositions.pdf
Europe
démocratie espéranto : http://e-d-e.fr/?Notre-programme
Hormis
une mention sur l'apprentissage des langues, je n'ai rien trouvé
d'autre à propos d'éducation.
Europe
Ecologie Les Verts :
http://eelv.fr/2013/09/11/pour-des-politiques-educatives-ecolocales/
Fédération
Régions et Peuples solidaires :
http://e-d-e.fr/?Notre-programme
Je n'ai
rien trouvé à propos d'éducation.
Féministes
pour une Europe solidaire :
Rien
dans ce tract sur l'éducation.
Force
Vie : http://www.force-vie.eu/
Rien non
plus sur ce site.
Front
de gauche : http://www.placeaupeuple.fr/
Pas de
mention de l'éducation dans le programme des élections européennes.
Lutte
ouvrière : http://www.lutte-ouvriere.org/
Pas de
propositions spécifiques sur l'éducation.
Mouvement
républicain et citoyen :
http://www.mrc-france.org/Le-MRC-une-boussole-republicaine-pour-la-gauche-et-pour-la-France_a391.html
Mouvement
socialiste alternatif :
http://msafrance.wordpress.com/nos-projets-alternatifs/programme/#education
Nous
citoyens : http://www.nouscitoyens.fr/theme/education/
Nouvelle
donne :
http://www.nouvelledonne.fr/wp-content/uploads/2014/04/Programme-Europeennes2014_NouvelleDonne.pdf
NPA
(Nouveau parti anti-capitaliste) :
http://www.npa2009.org/commission-education
Rubrique
éducation sur leur site (style blog) mais pas de tract de
proposition pour l'élection.
Parti
européen : http://partieuropeen.com/leuropedeleducation/
Parti
pirate :
Le
lien vers la page ne fonctionne plus. Le site du parti pirate a été
… piraté !
Parti
socialiste :
http://www.parti-socialiste.fr/nos-idees/education-et-culture
Pas
de tract sur cette page présentée comme un blog.
UDI-MoDem
l'alternative :
http://mouvementdemocrate.fr/media/PDF/Charte-UDI-MoDem.pdf
Pas de
référence à l'éducation dans le tract.
UMP :
http://www.u-m-p.org/sites/default/files/media/documents/2014-03-19_-_etats_generaux_-_education.pdf
Union
populaire républicaine : http://www.upr.fr/
Une
vidéo que je n'ai pas eu le courage de visionner !
jeudi 22 mai 2014
Suppression de la bourse d'agrégation
J'apprends
sur le site de la Société des agrégés que des demandes de bourses
d'agrégation par des étudiants seraient rejetées par
l'administration. Dans la pétition en ligne pour contester cette
suppression, on lit que la préparation à l'agrégation ne serait
plus dans la liste des formations pour l'obtention d'une bourse
d'état. S'il est vrai que cette préparation ne s'achève pas par la
délivrance d'un diplôme de l'université qui la propose, il s'agit
bien de candidater à l'obtention d'un des titres les plus estimables
de l'Université, donc de l'Etat, l'un des derniers à ne pas avoir
encore été bradé ! Les auteurs de cette suppression, dans
leur fébrilité à réaliser des économies, sont bien mal informés
sur l'objectif de cette préparation. Par la même, ils découragent
encore plus les étudiants les plus modestes qui doivent financer 5
années d'études supérieures pour obtenir le master nécessaire
pour se présenter au concours, ainsi que l'année de la préparation
elle même. Pour en avoir bénéficié en son temps, votre serviteur
peut témoigner de l'utilité de cette bourse alors qu'il n'avait
jamais bénéficié de la moindre aide financière d'état tout au
long de ses études, à une époque où ces aides étaient
distribuées parcimonieusement et aux plus nécessiteux. Voici une
contre publicité qui contraste avec les campagnes récentes pour
susciter des vocations professorales !
dimanche 18 mai 2014
Pré-rentrée en août : pour quoi faire ?
La
pré-rentrée 2014 des professeurs avait été fixée le vendredi 29
août alors qu'elle avait lieu au plus tôt le 1er septembre les
années précédentes. Des syndicats envisageaient de poser un
préavis de grève pour cette journée afin de contester cette
reprise précoce que rien ne justifie sinon la volonté du ministère
de réduire les congés scolaires d'été par les deux extrémités,
en retardant la sortie en juillet et en avançant la reprise des
cours le 1er septembre.
Une
recherche rapide sur le net remet en mémoire que la pré-rentrée
des professeurs a eu lieu le mercredi 9 septembre en 1992 puis
qu'elle fut avancée au jeudi 6 septembre en 1993 et le mercredi 7
septembre en 1994. La pré-rentrée 1995 fait perdre 3 jours de congé
dans le second degré où elle a lieu le lundi 4 septembre, mais une
semaine dans le premier degré où elle a lieu le vendredi 1er
septembre. Puis, curieusement, la pré-rentrée dans les lycées se
décale le mercredi 11 septembre en 1996 mais reste au mardi 3
septembre pour les écoles et collèges. Ces dates se maintiennent en
1997 et 1998 mais la pré-rentrée en lycée est alignée sur celle
des écoles et collèges en 1999 : le jeudi 2 septembre. Qu'est
ce qui peut justifier un tel yoyo calendaire ? Rien ! Ceux
qui ont avancé la date de la pré-rentrée 2014 au 29 août ont bien
une idée derrière la tête : raccourcir encore jour par jour
les vacances scolaires d'été pour une raison obscure de rythme
scolaire. Mais ils ne peuvent plus prendre prétexte à une année
scolaire qui serait trop chargée. Le volume horaire des classes n'a
pas augmenté depuis la fin des années 1990 lorsque la rentré des
classes se faisait un 10 septembre. Nous arrivions sans peine à
« boucler » des programmes bien plus volumineux et
exigeants pendant une année scolaire plus courte. Pourquoi les
élèves actuels auraient-ils besoin de plus de temps pour en faire
de même ? Quelques jours de plus ou de moins, voire une
semaine, ne changera rien à la « performance » du
« système » scolaire, sinon à le transformer en
garderie estivale.
Devant
la menace, de grève, le nouveau ministre (*) a décidé de décaler
la pré-rentrée au 1er septembre. Mais il faudra récupérer cette
journée ! On se demande ce que l'administration va bien pouvoir
nous proposer pour occuper cette journée qui s'annonce déjà fort
ennuyeuse !
(*) Ce
dernier a évoqué un problème informatique pour justifier sa
décision. Il est vrai que les actes de gestion des professeurs sont
généralement datés du 1er septembre. Mais on ne va pas nous faire
croire qu'il n'y a pas au ministère des informaticiens compétents
pour changer ces dates !
samedi 17 mai 2014
Grève invisible
On veut
bien croire que l'actualité de jeudi dernier 15 mai était chargée
mais les journaux télévisés les plus regardés du soir même (TF1,
France 2) n'ont aucunement parlé de la grève dans la fonction
publique ! Pourtant la quasi-totalité des syndicats appelaient
à une journée d'action jeudi et les mêmes média en avaient parlé
la veille. Il était donc impossible de connaître l'ampleur du
mouvement en se limitant à la télévision généraliste !
La
presse en ligne n'est pas plus bavarde sur le même sujet dans ses
grand titres. En entrant « grève dans la fonction publique
jeudi 15 mai 2014 » dans un célèbre moteur de recherche, on
aboutit à deux articles du Monde et du Parisien daté du 8 avril.
Pas très frais comme information ! L'ampleur de la mobilisation
aurait elle effrayée les média ? Il y avait sans doute mieux à
montrer, comme cette « journée de la jupe » dans
l'académie de Nantes « couverte » par le journal de
France 2 le même jour. Nous sommes ravis d'apprendre que les lycéens
sont en pointe dans l'égalité des sexes à l'école mais c'est un
peu léger de la voir se manifester uniquement sur le plan
vestimentaire. Sur ce plan, un défilé de lycéennes en bleu de chauffe ou en
tenue de chantier aurait été plus démonstratif que de voir des
garçons en jupe.
Pour en
revenir à la grève, je me suis joint au mouvement alors que cela ne
m'était pas arrivé depuis une bonne quinzaine d'années. Pour une
fois que le mot d'ordre ne portait que sur une revendication phare,
au lieu du catalogue habituel plus politique que professionnel, il ne
fallait pas se priver de manifester son mécontentement devant la
dégradation financière continue de notre métier. Le premier
ministre nous répond que la contrainte budgétaire oblige à
maintenir le gel du point d'indice jusqu'en 2017. Le gouvernement a
pourtant bien trouvé 800 millions d'euros dernièrement pour acheter
des actions d'un constructeur automobile français pour le sortir de
la panade financière dans laquelle il se trouve, suite, non pas à
la crise, mais à ses mauvais choix stratégiques. Je doute que cet
investissement s'avère fructueux à long terme, notamment en terme
d'emploi en France...
dimanche 11 mai 2014
L'art du repêchage au bac
Un
article de Rue89/Le Nouvel observateur à propos des notes au bac,
rédigé par un professeur, qui expose très clairement tout l'art du
« repêchage » des candidats.
Je ne
suis plus circonspect sur sa suggestion de fixer un seuil identique
de repêchage pour tous les jurys car il deviendrait forcément
public et on imagine le déluge de recours des candidats tout juste
en dessous de la barre fatidique ! Même réserve à propos des
jurys qui ne récompenseraient que les élèves « scolaires,
dociles et laborieux » au détriment d'élèves qui
manifesteraient d'autres qualités, « sociabilité, créativité,
partage, solidarité... ». Mais qui empêche les élèves qui
possèdent ces qualités de les manifester dans leurs copies ?
Elles seront appréciées à leur juste valeur ! Une bonne note
ne récompense pas uniquement une bonne réponse à des questions
mais elle prend en compte les idées et arguments qui y sont
développés. Il y a suffisamment d'épreuves au bac, obligatoires et
optionnelles, pour exprimer tous les talents, à l'écrit comme à
l'oral.
mardi 6 mai 2014
CAPES de mathématiques : toujours aussi peu de candidats !
S'il y a
une courbe qui ne risque pas de « s'inverser » dans les
années qui viennent, c'est bien le nombre de reçus au CAPES externe
de mathématiques ! Pour la session 2014, 1243 postes étaient à
pourvoir, seuls 793 candidats ont été admis soit un peu plus de
63%. Plus révélateur de la crise de recrutement, il n'y avait que
2529 candidats présents à l'écrit sur les 4583 inscrits au
concours, soit 55%. La réforme de 2010 qui exige un master (bac + 5)
pour se présenter au CAPES externe au lieu d'une licence (bac + 3)
auparavant élimine les étudiants les plus modestes qui n'ont pas
les moyens de poursuivre au-delà. Quant aux candidats munis d'un
master scientifique, ils n'ont aucune difficulté à monnayer leur
diplôme ailleurs que dans l'enseignement secondaire qui ne peut leur
proposer que 1,2 SMIC en début de carrière ! Cette
désaffection n'affecte pas seulement les mathématiques. Au CAPES de
lettres classiques, il n'y avait que 156 admissibles pour 300 postes
offerts. Les tristes sires qui oeuvrent à la disparition des
concours de recrutement ne manqueront pas de dénoncer ces piètres
performances pour pousser à leur disparition. Ce ne sont pas les
concours qu'il faut supprimer mais bien la profession qu'il faut
rendre plus attractive en début de carrière.
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