lundi 16 décembre 2019

Journée de la dernière chance

Si la mobilisation demain contre cette réforme des retraites est aussi faible que jeudi dernier, ce sera gagné hélas pour le gouvernement ! La mobilisation a été divisée par 2 entre le jeudi 5 décembre et le mardi 10, puis à nouveau par 2 le jeudi 12. Les policiers n'ont pas eu la même peine pour obtenir satisfaction et on s'en réjoui pour eux ! Pour nous hélas, les moyens de pression sont beaucoup plus faibles et cette période de l'année ne comporte pas d'examens qui pourraient être bloqués. Le contrôle continu qui doit avoir lieu en première n'a lieu qu'en janvier (et dans de très mauvaises conditions(*) en plus!). Une action est encore possible à ce moment si le gouvernement persiste. Quant aux déclarations de notre ministre sur une éventuelle compensation de la chute de nos futures pensions de retraites, elles excluent toute revalorisation salariale. On arrive tout juste à comprendre dans ce salmigondis médiatique qu'il faudra travailler davantage pour la mériter ! Sur ce plan, il fait bien l'unanimité contre lui ! Quel contraste par rapport à l'époque de sa nomination... On note avec satisfaction la démission ce jour du ministre Delevoye, à la fois juge et partie prenante de la réforme. A la longue liste des fonctions, grassement rémunérées ou non qui étaient les siennes, on se demande comment il trouvait le temps de les assumer toutes ! On comprend dès lors que nous parassions aux yeux de ces gens pour des « paresseux » dont il faut absolument augmenter le temps de travail ! Il n'en est évidemment pas question ! 
 
(*) Deux élèves par table, sujet unique et un seul surveillant par salle !

dimanche 8 décembre 2019

Remettre le couvert!

Du jamais vu depuis 2003 ! Il faut remonter à cette date en ce qui me concerne pour voir une telle mobilisation contre un projet gouvernemental d'envergure. Mon établissement à compté plus de 80% de gréviste jeudi dernier. Le pôle administratif était même fermé et la vie scolaire très perturbée. Ce fut la même chose ailleurs en ville ! Ce mouvement de masse signe de façon inattendue la fin de la résignation de la part des collègues qui avaient supporté les « réformes » régressives accumulées ces deux dernières décennies. La coupe était pleine, voici qu'elle déborde enfin. Il ne faut évidemment pas en rester là et remettre le couvert mardi, même si ce n'est que pour un jour. Histoire de mettre sous pression le gouvernement qui a prévu d'abattre enfin ses cartes mercredi. Il s'est fait plutôt discret cette fin de semaine, nous n'entendons plus les remarques provocatrices comme la « grève des privilégiés » par le président lui-même. Encore une effort et retirez ou amendez votre « réforme » !

mercredi 4 décembre 2019

Une grève suivie et avec suite ?

Notre ministre nous adresse une lettre à l'avant veille d'une grève qui s'annonce très suivie, d'après ce que j'ai pu constater dans mon établissement et ailleurs. Son objet est de nous présenter enfin les points de la réforme qui tardaient à être divulgués.
Si son intention était de nous dissuader d'arrêter le travail demain, ses propos vont dans le sens inverse et donne des raisons pour amplifier le mouvement de mécontentement !
Ainsi, il nous promet que la valeur du point ne pourra pas baisser. Une promesse qui ne coûte rien car le simple jeu de l'inflation (près de 2% par an ces dernières années) suffit à le faire baisser mécaniquement. Ensuite, il garantit un minimum de pension de 1000 euros par mois pour toute carrière complète ! C'est peut-être viable dans un pays en voie de développement mais pas en France. Je me demande quel poste de la fonction publique peut mériter une telle pension de retraite après une vie professionnelle complète...
Les primes des fonctionnaires seront intégrés dans le calcul de la pension. Les professeurs ne sont quasiment pas concernés car il n'y a pas de primes dans l'enseignement mais des indemnités qui ne forment qu'une faible part de la rémunération. Enfin, une revalorisation salariale est envisagée pour les professeurs afin de leur octroyer le même niveau de pension que les corps équivalents de la fonction publique. C'est bien de reconnaître enfin que nous étions les grands perdants de cette « réforme », mais le président de la République a déclaré il y a quelques semaines que la charge budgétaire pour cette augmentation représentait 10 milliards d'euros, donc insupportable à son avis pour les finances publiques. Nous avons donc bien compris qu'il nous faudrait travailler plus pour mériter cette augmentation de nos traitements ! Il n'en est évidemment pas question, vu la charge actuelle que représente la réforme du lycée et les effectifs dans nos classes difficilement compatible avec la prise en charge de l'hétérogénéité des élèves.
Sans compter les taches annexes de plus en plus envahissantes qui parasitent notre cœur de métier. Cette fois, la résignation affichée par les collègues ces dernières années devant les réformes qui mettent à mal nos conditions de travail et nos statuts a fait place à l'exaspération. Comme pour le bac en juin dernier, enfin une grève des professeurs qui ne passera pas inaperçue ! Il y a fort à parier qu'un jour de grève ne suffira pas pour faire reculer le gouvernement sur ce projet. Personnellement, je suis prêt à prolonger la grève plusieurs jours comme en juin dernier mais peu de collègues le peuvent, dans un profession chaque année toujours plus contrainte financièrement. Seuls les agents du rail et de la route peuvent se le permettre et faire plier le gouvernement comme en 1995. La lutte s'annonce rude !