mercredi 24 août 2016

Un candidat de plus...

J'avais en chantier ce mois-ci la rédaction d'un article sur le projet pour l'Ecole du parti Les républicains en vue de la prochaine élection présidentielle. Mais voici qu'avant hier, un certain Nicolas S. annonce sa candidature à cette élection dans un livre à paraître demain. Le texte programme de Les républicains a le mérite d'être disponible gratuitement sur le site du parti et il peut donc être consultable par tous. Ce n'est pas le cas de celui de son président car il faut faudra bourse délier pour le consulter intégralement. Nous devons donc nous contenter des quelques bribes diffusées dans les média. Elles sont déjà suffisantes pour avoir une idée des intentions de son rédacteur. Elles ne constituent pas une surprise puisqu'elles avaient été déjà mises en œuvre lors de sa présidence. Le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite par exemple. Mais le candidat souhaite l'étendre à la fonction publique territoriale. On se demande comment il va procéder puisque les collectivités territoriales ont la maîtrise de la gestion de leur personnels. L'augmentation du temps de travail des professeurs n'est pas non plus nouvelle. On retrouve d'ailleurs cette proposition dans le programme de son parti. Il reste à savoir comment cette mesure sera réalisée. Par une obligation d'effectuer plus d'heures supplémentaires au-delà de la seule actuellement imposable ? Et seront-elles payées au tarif actuel ? Dans tous les cas, les heures supplémentaires sont déjà une dure réalité pour de nombreux collègues qui doivent en faire afin de boucler leur fin de mois. La seule noisette de beurre à mettre dans les épinards est la proposition de les défiscaliser, mesure déjà mise en œuvre du temps de sa présidence et supprimée par la majorité actuelle. Rien en revanche sur le gel du point d'indice de la fonction publique qu'il avait décidé en 2010 et que son successeur a poursuivi. Mais on peut être certain qu'il rétablira cette mesure vu qu'il refuse toute augmentation générale des traitements, lui préférant une rémunération « au mérite » (qui reste évidemment à définir!). Je passe sur la proposition de réduction de l'impôt sur le revenu pour en venir sur l'augmentation de l'âge de la retraite. N. Sarkozy annonce une passage à 63 ans dès 2020 puis 64 en 2025. Une amie-collègue de mon âge pensait que notre génération ne serait plus affectée par de futures augmentations de l'âge de la retraite vu la proximité (relative) de ce dernier. Je vais devoir la détromper à la rentrée si elle n'a pas eu vent de cette mesure ! Cerise sur le gâteau des futurs retraités de la fonction publique, l'ancien président promet également un alignement du calcul des pensions sur celui du privé. Là encore, ma collègue n'y croyait pas non plus ! Après cela que restera-t-il des « avantages » d'effectuer une carrière dans la fonction publique ? La sécurité de l'emploi ? Elle est toute relative et ce serait bien le dernier « avantage ». Voilà qui fera fuir définitivement les rares candidats de valeur aux concours de recrutement et on ne peut pas leur donner tort ! Cette mesure vexatoire ne rapportera d'ailleurs pas grand chose en terme d'économies pour l'Etat. Hormis les collègues entrés tardivement dans la carrière, la plupart d'entre-nous parvient au dernier échelon de rémunération une bonne dizaine d'années (voire quinzaine) avant l'âge de départ. Un calcul sur les 15 ou 20 dernières années ne changera que peu le montant de la pension. Le cas est bien sûr différent pour ceux qui accèdent à la hors classe. Mais la majorité de la profession n'a pas cette chance. Economies de bouts de chandelle...
On peut parier que les propositions précédentes qui consistent à faire des économies figurent dans le catalogue d'autres candidats à la présidentielle...

jeudi 11 août 2016

Augmentation du point d'indice : une perte effective malgré la hausse !

Si la majorité des professeurs fonctionnaires constatent la même chose que moi sur le montant de leur traitement du mois de juillet, le gouvernement aura totalement raté sa mesure de dégel (provisoire) du point d'indice ! Et voir fondre les bénéfices électoraux qu'il pensait en tirer. En regardant le montant de ma fiche de paie de juillet 2015, mois ou l'on ne reçoit généralement que son traitement de base, j'ai constaté une baisse de 21 euros sur ce qui m'a été versé en juillet 2016 ! Par quel prodige une mesure d'augmentation salariale se traduit-elle par une baisse ?
Deux raisons : l'augmentation de la cotisation pour pension comme tous les ans jusqu'en 2020(*) et une augmentation de la cotisation à la mutuelle, celle à laquelle cotise une majorité de collègues. Sur ce dernier point, le gouvernement n'y est évidemment pour rien, il suffirait de changer de couverture santé pour payer moins. Mais il se trouve que ma cotisation mutualiste n'est augmentée que de 19 euros. Il y a donc une baisse effective de 2 euros de salaire que ne compense même pas l'augmentation du point d'indice. Il en sera de même évidemment lors de la deuxième « vague » d'augmentation en janvier prochain. Le gouvernement pensait nous caresser dans le sens du poil. Hélas, le gant s'est révélé rugueux !

(*) 15 euros par mois pour les derniers échelons de la grille de rémunération des agrégés et ce pendant 9 années (2012-2020) ce qui représente 15x9 = 135 euros. C'est presque l'équivalent d'un échelon qui va disparaître de nos rémunérations ! La fonction publique d'Etat coûte de moins en moins cher...