J'avais
en chantier ce mois-ci la rédaction d'un article sur le projet pour
l'Ecole du parti Les républicains en vue de la prochaine élection
présidentielle. Mais voici qu'avant hier, un certain Nicolas S.
annonce sa candidature à cette élection dans un livre à paraître
demain. Le texte programme de Les républicains a le mérite d'être
disponible gratuitement sur le site du parti et il peut donc être
consultable par tous. Ce n'est pas le cas de celui de son président
car il faut faudra bourse délier pour le consulter intégralement.
Nous devons donc nous contenter des quelques bribes diffusées dans
les média. Elles sont déjà suffisantes pour avoir une idée des
intentions de son rédacteur. Elles ne constituent pas une surprise
puisqu'elles avaient été déjà mises en œuvre lors de sa
présidence. Le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant
à la retraite par exemple. Mais le candidat souhaite l'étendre à
la fonction publique territoriale. On se demande comment il va
procéder puisque les collectivités territoriales ont la maîtrise
de la gestion de leur personnels. L'augmentation du temps de travail
des professeurs n'est pas non plus nouvelle. On retrouve d'ailleurs
cette proposition dans le programme de son parti. Il reste à savoir
comment cette mesure sera réalisée. Par une obligation d'effectuer
plus d'heures supplémentaires au-delà de la seule actuellement
imposable ? Et seront-elles payées au tarif actuel ? Dans
tous les cas, les heures supplémentaires sont déjà une dure
réalité pour de nombreux collègues qui doivent en faire afin de
boucler leur fin de mois. La seule noisette de beurre à mettre dans
les épinards est la proposition de les défiscaliser, mesure déjà
mise en œuvre du temps de sa présidence et supprimée par la
majorité actuelle. Rien en revanche sur le gel du point d'indice de
la fonction publique qu'il avait décidé en 2010 et que son
successeur a poursuivi. Mais on peut être certain qu'il rétablira
cette mesure vu qu'il refuse toute augmentation générale des
traitements, lui préférant une rémunération « au mérite »
(qui reste évidemment à définir!). Je passe sur la proposition de
réduction de l'impôt sur le revenu pour en venir sur l'augmentation
de l'âge de la retraite. N. Sarkozy annonce une passage à 63 ans
dès 2020 puis 64 en 2025. Une amie-collègue de mon âge pensait que
notre génération ne serait plus affectée par de futures
augmentations de l'âge de la retraite vu la proximité (relative) de
ce dernier. Je vais devoir la détromper à la rentrée si elle n'a
pas eu vent de cette mesure ! Cerise sur le gâteau des futurs
retraités de la fonction publique, l'ancien président promet
également un alignement du calcul des pensions sur celui du privé.
Là encore, ma collègue n'y croyait pas non plus ! Après cela
que restera-t-il des « avantages » d'effectuer une
carrière dans la fonction publique ? La sécurité de
l'emploi ? Elle est toute relative et ce serait bien le dernier
« avantage ». Voilà qui fera fuir définitivement les
rares candidats de valeur aux concours de recrutement et on ne peut
pas leur donner tort ! Cette mesure vexatoire ne rapportera
d'ailleurs pas grand chose en terme d'économies pour l'Etat. Hormis
les collègues entrés tardivement dans la carrière, la plupart
d'entre-nous parvient au dernier échelon de rémunération une bonne
dizaine d'années (voire quinzaine) avant l'âge de départ. Un
calcul sur les 15 ou 20 dernières années ne changera que peu le
montant de la pension. Le cas est bien sûr différent pour ceux qui
accèdent à la hors classe. Mais la majorité de la profession n'a
pas cette chance. Economies de bouts de chandelle...
On peut
parier que les propositions précédentes qui consistent à faire des
économies figurent dans le catalogue d'autres candidats à la
présidentielle...