mardi 30 octobre 2018

Quoi de neuf?

Que retenir de l'actualité fort riche ces derniers mois dans l'éducation depuis le dernier billet (et fort lointain!) de ce blog ? Je serais en peine de résumer toutes les annonces qui ont été faites par le ministre et son ministère mais il devient cirant que les bonnes intentions affichées l'an dernier en début de mandat se heurtent en ce début d'année scolaire à l'objectif majeur du gouvernement de réduire la voilure de la fonction publique ! La volonté affichée de donner plus de contenu aux enseignements est en contradiction avec les réductions de postes annoncées dernièrement. Nos classes, et notamment celles de seconde générale sont de plus en plus chargées avec des élèves de niveau encore plus faible, conséquence de la désastreuse réforme du collège de la précédente majorité. En dépit de la bonne volonté de mes nouveaux élèves de seconde, j'ai constaté qu'il ne restait pas grand chose de leur précédente scolarité et que calculer la distance parcourue par un objet à une vitesse donnée pendant une durée donnée posait problème pour la majorité d'entre eux alors que ce genre de tâche élémentaire est censé être acquise au sortir du collège !
Mais le coup de plus rude porté à la fonction publique ces dernières semaines est bien celui du futur régime unique de calcul des retraites ! Ce n'est pas vraiment une surprise, puisqu'il avait été annoncé par le candidat Emmanuel M. en campagne présidentielle. On ne peut pas lui reprocher d'appliquer les mesures qu'il a promises. J'entends encore les inquiétudes d'une amie collègue de ma génération sur le montant de sa future pension suite à cette réforme et m'avouant qu'elle a voté pour l'actuel président. On peut difficilement couper plus efficacement la branche (très frêle) sur laquelle on est assis ! Le ministre des (mé)comptes publics a vaguement évoqué la prise en compte des primes et autres indemnités pour compenser (le moins possible évidemment!) la forte baisse des pensions que porte la future réforme. Mais ces indemnités ne représentent qu'une très faible part de la rémunération des professeurs. Nous sommes donc doublement floués dans cette réforme ! Mais c'est bien le but : réaliser de substantielles économies avec le corps le plus nombreux de la fonction publique d'Etat. Le même ministre des (mé)comptes publics annonçait hier un recours accru aux contractuels pour remplacer les titulaires, ces derniers étant invités à démissionner par la même occasion ! Et avec une prime de départ de deux années de traitement. Quel cadeau ! Il me vient une bonne idée : démissionner deux années avant de la date prévue de la retraite. En faisant semblant de chercher du travail dans le secteur privé, puisque ce sera sans doute la condition au versement de cette royale indemnité ! Hélas, je crains qu'un âge limite soit fixé pour prétendre à démissionner de façon à ne pas profiter de cette aubaine. Sinon, le corps professoral risque de vider par le haut de la pyramide des âges. Mais le gouvernement aura du mal à motiver des candidats contractuels et vacataires alors que le recrutement de titulaires pose problème dans un nombre croissant de disciplines...