Que
retenir de l'actualité fort riche ces derniers mois dans l'éducation
depuis le dernier billet (et fort lointain!) de ce blog ? Je
serais en peine de résumer toutes les annonces qui ont été faites
par le ministre et son ministère mais il devient cirant que les
bonnes intentions affichées l'an dernier en début de mandat se
heurtent en ce début d'année scolaire à l'objectif majeur du
gouvernement de réduire la voilure de la fonction publique !
La volonté affichée de donner plus de contenu aux enseignements est
en contradiction avec les réductions de postes annoncées
dernièrement. Nos classes, et notamment celles de seconde générale
sont de plus en plus chargées avec des élèves de niveau encore
plus faible, conséquence de la désastreuse réforme du collège de
la précédente majorité. En dépit de la bonne volonté de mes
nouveaux élèves de seconde, j'ai constaté qu'il ne restait pas
grand chose de leur précédente scolarité et que calculer la
distance parcourue par un objet à une vitesse donnée pendant une
durée donnée posait problème pour la majorité d'entre eux alors
que ce genre de tâche élémentaire est censé être acquise au
sortir du collège !
Mais le
coup de plus rude porté à la fonction publique ces dernières
semaines est bien celui du futur régime unique de calcul des
retraites ! Ce n'est pas vraiment une surprise, puisqu'il avait
été annoncé par le candidat Emmanuel M. en campagne
présidentielle. On ne peut pas lui reprocher d'appliquer les mesures
qu'il a promises. J'entends encore les inquiétudes d'une amie
collègue de ma génération sur le montant de sa future
pension suite à cette réforme et m'avouant qu'elle a voté pour
l'actuel président. On peut difficilement couper plus efficacement
la branche (très frêle) sur laquelle on est assis ! Le
ministre des (mé)comptes publics a vaguement évoqué la prise en
compte des primes et autres indemnités pour compenser (le moins
possible évidemment!) la forte baisse des pensions que porte la
future réforme. Mais ces indemnités ne représentent qu'une très
faible part de la rémunération des professeurs. Nous sommes donc
doublement floués dans cette réforme ! Mais c'est bien le
but : réaliser de substantielles économies avec le corps le
plus nombreux de la fonction publique d'Etat. Le même ministre des
(mé)comptes publics annonçait hier un recours accru aux
contractuels pour remplacer les titulaires, ces derniers étant
invités à démissionner par la même occasion ! Et avec une
prime de départ de deux années de traitement. Quel cadeau ! Il
me vient une bonne idée : démissionner deux années avant de
la date prévue de la retraite. En faisant semblant de chercher du
travail dans le secteur privé, puisque ce sera sans doute la
condition au versement de cette royale indemnité ! Hélas, je
crains qu'un âge limite soit fixé pour prétendre à démissionner
de façon à ne pas profiter de cette aubaine. Sinon, le corps
professoral risque de vider par le haut de la pyramide des âges.
Mais le gouvernement aura du mal à motiver des candidats
contractuels et vacataires alors que le recrutement de titulaires
pose problème dans un nombre croissant de disciplines...