Serge
Gainsbourg, à qui certains reprochaient d'avoir retourné sa veste,
répondait qu'il l'avait retournée après s'être aperçu que la
doublure était en vison. Il aura fallu à peine 24h après le
résultat du 2ème tour pour que certains retournent déjà leur
veste après avoir appelé à cor et à cri à voter pour E.
Macron... Il suffit de jeter un œil à nos boîtes courriel
académiques pour y trouver les messages de certains syndicats nous
invitant à voter pour le candidat solidaire d'un gouvernement dont
il fut membre et qui à imposé une soit disant « refondation »
de l'école et la réforme du collège. Syndicats qui ne s'y sont pas
opposés fermement ou les ont soutenus plus ou moins mollement.
Mieux, l'un d'eux affiche son « soulagement » à
l'élection de M. Macron dans un courriel reçu jeudi. Tout devrait
donc baigner dans la félicité !
Mais
voici que vendredi matin, une porte parole de ce syndicat déclare
sur France Culture d'une part qu'il n'a pas appelé à ce vote
(mensonge!) et d'autre part qu'il n'est plus d'accord avec les
projets pour l'école affichés par le nouveau président ! Ces
projets étaient pourtant connus avant l'élection. Il fallait y
réfléchir avant de lancer cet appel vibrant au vote présenté
comme le seul « républicain ». Spectaculaire et rapide
retournement de veste. La doublure sera elle en vison pour que le
nouveau ministre de l'éducation puisse les caresser dans le sens du
poil ? Il ne s'agit là évidemment que d'une gesticulation qui
vise à montrer leur existence face au nouveau pouvoir et quémander
quelques bonnes places.
En
attendant, il semble avoir échappé à ces syndicats le projet du
nouveau président de confier aux chefs d'établissement le
recrutement des professeurs. Mais confier la liberté de recruter,
c'est aussi la liberté de remercier ! C'est ce qu'a rappelé un
reportage du journal de 20h de France 2 mercredi dernier. La majorité
des collègues qui ont voté pour Emmanuel M. sont-ils prêts à
accepteur ce genre de « réforme » ? Dans
l'affirmative, il leur faudra avoir l'échine souple et ménager leur
direction mais aussi, les élèves et leurs parents. Qui osera donner
de mauvaises notes après cela ?
Petit
espoir pour finir : le nouveau président entend imiter le
système des dépouilles américain qui consiste à remplacer les
hauts fonctionnaires de l'administration à l'arrivé d'un nouveau
chef de l'état. Je verrais avec joie la sortie rapide du ministère
de l'éducation des apparatchiks qui s'y vautrent depuis trop
longtemps. Et leurs réformes en projet avec.