Bel
exercice de démagogie avant hier de la part du ministre de
l'éducation et d'un ancien ministre de l'autre bord ayant occupé le
poste et qui brigue aujourd'hui l'investiture pour la place suprême
de la République. Ainsi donc, la dame préconise une dictée quotidienne au primaire ! Parce que ce n'était pas déjà le
cas ? On se s'était pas rendu compte en haut-lieu que c'est par
l'entraînement quotidien qu'on assimile savoir et savoir-faire ?
Mieux vaut tard que jamais. Cependant cette injonction ne coûte rien
et n'oblige à rien car elle ne figure pas paraît-il dans les
programmes publiés vendredi dernier. Reste pour les professeurs des
écoles à trouver du temps scolaire pour pratiquer régulièrement
cet exercice indispensable, si c'est encore possible au milieu de la
foultitude d'activités introduites ces deux dernières décennies.
Quant à l'ancien ministre F. Fillon, il confie dans le même article
du Monde qu'il avait déjà préconisé la dictée quotidienne au
primaire et au collège en 2004 et il avait été fortement critiqué
pour cela à l'époque. Il passe évidemment sous silence l'échec et
l'inutilité de son « socle commun de connaissances et
compétences » introduit pour remédier aux difficultés
d'apprentissage. Le comble de l'hypocrisie est atteint lorsqu'il dit
craindre que le gouvernement n'ai pas assez d'autorité pour y
parvenir ! Le passage en force de la réforme du collège prouve
le contraire. En revanche, on peut douter de l'autorité effective de
F. Fillon s'il revenait aux affaires, lui qui n'a fait que suivre les
projets ravageurs des idéologues en poste au ministère et dont on
mesure les conséquences aujourd'hui. Le regretterait-il
aujourd'hui ? J'en doute fortement.
Je n'ai
pas lu le livre qu'il vient de faire paraître. Mais je suis sur que
son contenu mériterait sûrement qu'on rajoute au titre « Faire »
le sous-titre « la même chose » !