Hormis
internet, les média ont peu parlé des établissements scolaires
dans lesquels des élèves n'ont pas voulu s'associer à la minute de
silence pour les victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo, voire
qui prenaient fait et cause pour les assassins à des degrés divers.
Heureusement, ils ne sont pas si nombreux que cela et il faudrait
faire la part entre ceux qui ont des convictions et ceux qui ne font
qu'afficher une posture provocatrice. Le phénomène n'est pas nouveau, on a déjà
eu vent ces dernières années de ces élèves qui contestent des
enseignements, en histoire (la Shoah), en littérature (les
Lumières), en sciences de la vie et de la Terre (théorie de
l'évolution), en physique (cosmologie) ou l'égalité
filles/garçons. Démission des parents ou école « bienveillante »
qui ne parle plus que de « compétences » et oublie
l'instruction ? Certainement la conjugaison des deux. Certains
parents feraient bien d'inculquer ou de rappeler les règles
élémentaires de vie en société. L'école de son côté doit sans
cesse montrer qu'elle ne s'interdit l'examen d'aucun champ du savoir,
en particulier l'examen critique. Car sans possibilité d'examen
critique, il ne s'agit pas d'un savoir mais d'un dogme. Il est
important que les élèves comprennent la différence entre savoir,
dogme et superstition. L'école de la République française se doit
de dispenser des savoirs, de cerner les dogmes (au sens militaire du
verbe) et démasquer les superstitions, quitte à choquer certains
esprits étroits. Chacun doit laisser ses croyances à la porte
d'entrée des établissements scolaires. Quant à ceux qui sont
vraiment allergiques aux valeurs qui sont les nôtres, au premier
rang desquelles la liberté d'expression et de critique, ils ont
toujours la possibilité d'aller s'établir ailleurs au lieu de
ruminer leur rage à la vue d'un journal satyrique. Personne n'est
assujetti à résidence. La liberté d'établissement dans le pays de
son choix fait partie des droits inscrits dans la déclaration
universelle des droits de l'Homme.
A
Giordano Bruno