dimanche 11 janvier 2015

Lorsque l'instruction recule, les superstitions avancent

Hormis internet, les média ont peu parlé des établissements scolaires dans lesquels des élèves n'ont pas voulu s'associer à la minute de silence pour les victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo, voire qui prenaient fait et cause pour les assassins à des degrés divers. Heureusement, ils ne sont pas si nombreux que cela et il faudrait faire la part entre ceux qui ont des convictions et ceux qui ne font qu'afficher une posture provocatrice. Le phénomène n'est pas nouveau, on a déjà eu vent ces dernières années de ces élèves qui contestent des enseignements, en histoire (la Shoah), en littérature (les Lumières), en sciences de la vie et de la Terre (théorie de l'évolution), en physique (cosmologie) ou l'égalité filles/garçons. Démission des parents ou école « bienveillante » qui ne parle plus que de « compétences » et oublie l'instruction ? Certainement la conjugaison des deux. Certains parents feraient bien d'inculquer ou de rappeler les règles élémentaires de vie en société. L'école de son côté doit sans cesse montrer qu'elle ne s'interdit l'examen d'aucun champ du savoir, en particulier l'examen critique. Car sans possibilité d'examen critique, il ne s'agit pas d'un savoir mais d'un dogme. Il est important que les élèves comprennent la différence entre savoir, dogme et superstition. L'école de la République française se doit de dispenser des savoirs, de cerner les dogmes (au sens militaire du verbe) et démasquer les superstitions, quitte à choquer certains esprits étroits. Chacun doit laisser ses croyances à la porte d'entrée des établissements scolaires. Quant à ceux qui sont vraiment allergiques aux valeurs qui sont les nôtres, au premier rang desquelles la liberté d'expression et de critique, ils ont toujours la possibilité d'aller s'établir ailleurs au lieu de ruminer leur rage à la vue d'un journal satyrique. Personne n'est assujetti à résidence. La liberté d'établissement dans le pays de son choix fait partie des droits inscrits dans la déclaration universelle des droits de l'Homme.

A Giordano Bruno 


mercredi 7 janvier 2015

L'horreur

J'en étais resté à la nouvelle du matin que la France venait d'être dépassée (déclassée?) par le Royaume uni de son rang de 5ème puissance économique et je me demandais jusqu'où descendrait notre pays dans les mois et les années qui viennent lorsqu'un ami en visite cet après-midi m'a annoncé l'attaque horrible contre le journal Charlie Hebdo. Comment des individus, qui ne méritent évidemment pas le nom d'hommes, peuvent-ils commettre un acte aussi atroce ? Le motif religieux n'est évidemment qu'un enrobage grossier pour (mal) dissimuler une pulsion de haine et de mort contre toutes les libertés dont nous bénéficions sur notre sol et conquises de haute lutte depuis fort longtemps. Si ces barbares pensent nous faire peur et nous faire taire, qu'ils sachent qu'il n'y arriveront pas, du moins pas avec moi, j'ai le plaisir de leur en donne une preuve :



J'espère que les auteurs de cet acte seront retrouvés rapidement et jugés dans toute la rigueur de la loi.

jeudi 1 janvier 2015

Colifichets à solder !

L'humoriste Jean Yanne avait dit en son temps, alors que la légion d'honneur venait d'être attribuée à Brigitte Bardot, que cette décoration, comme le papier toilette, convenait à toutes les fesses. Aussi, je comprends et je félicite notre collègue Thomas Piketty d'avoir refusé ce colifichet hier. A l'heure d'internet, ces distinctions et autres décorations deviennent vraiment obsolètes pour faire reconnaître ses mérites, quels qu'ils soient ! Le quart d'heure (ou plus) de célébrité warholien s'obtient aujourd'hui en quelques clics. Et pour faire suite à l'article d'hier, je suggère au gouvernement de privatiser toute l'institution de la légion d'honneur et celle des autres « récompenses » en les mettant en vente. Voilà qui devrait rapporter quelque menue monnaie pour contribuer à payer l'énorme indemnité à verser à Ecomouv...

Des étrennes pour Ecomouv, pas pour les profs !

La société Ecomouv va recevoir de l'Etat, c'est à dire de nous, la somme rondelette de 800 millions d'euros en dédommagement de l'abandon de l'écotaxe par le gouvernement l'an dernier. De belles étrennes pour commencer l'année mais on peut douter que les anciens salariés de la société « remerciés » en profitent. Tout cela ira sans doute dans d'autres poches mais pas dans celles des serviteurs de l'Etat dont le point d'indice de rémunération est bloqué depuis 4 ans (et 5 avec le nouveau millésime). L'indemnité versée à Ecomouv représente rien de moins que 1000 euros de prime pour chacun des 800 000 et quelques professeurs de France. Le gouvernement a plus peur d'une petite société privée que d'une révolte en masse de ses agents.
S'il fallait faire un seul voeux pour 2015 ce serait celui de voir la fin de la résignation des collègues devant l'état de la profession. Bonne année 2015 !


PS : Il n'est pas dit que Ecomouv ne se pourvoit pas en justice pour obtenir plus de l'Etat !
PPS : Cette gabegie d'argent public est à rapprocher de la privatisation des autoroutes en 2005 par le gouvernement Villepin. Pour une somme dérisoire, l'exploitation des autoroutes a été cédée à des sociétés privées qui recueillent aujourd'hui un bon milliard d'euros par an. L'actuel gouvernement nous a joué récemment un mélodrame sur une éventuelle renationalisation avant la fin du contrat en 2014 pour cause de hausse abusive des péages mais cela n'a trompé personne. Les contrats d'exploitation sont parfaitement léonins au profit des sociétés et l'Etat est pieds et points liés devant elles. Toute hausse de la fiscalité serait répercutée sur les usagers. Et une renationalisation ne se ferait sûrement pas au tarif de la vente mais bien plus cher. Merci M. de Villepin et à votre majorité de l'époque ! Pour ma part, j'emprunte le plus souvent possible es routes nationales encore gratuites...