mercredi 14 novembre 2018

Elections professionnelles 2018

Il faut rentrer de la planète Mars pour ne pas être au courant que des élections professionnelles dans l'éducation nationale se dérouleront à la fin du mois, après l'avalanche de courriel syndicaux dans nos boîtes électroniques ces dernières semaines. Le flot s'est tut brusquement il y a 15 jours, sans doute pour cause de clôture de la campagne électorale. En ce qui me concerne, mon choix est déjà fait, mais pour les hésitants mécontents des dernières évolutions de notre profession, il paraît évident de sanctionner ceux qui ont voté les années précédentes pour la réforme du collège et protocole PPCR, entre autres funestes réformes. Certains syndicats s'en sont vantés dans leurs missives, d'autres pas. Les non signataires le mentionnent aussi ! Les changement profonds qui s'annoncent ou se profilent (retraites, recours massif aux contractuels, fin des statuts nationaux...) seront certainement approuvés par les mêmes s'ils sont reconduits...
Comme il y a 4 ans, voter demande une certaine volonté ! Après création de son espace personnel de vote sur un site dédié, il faut récupérer auprès de l'administration de son établissement une lettre de consignes de vote. Comme si les explications du site ne suffisaient pas! Ce vote électronique n'est pas si économe en papier. Devant ces procédures, bon nombre de collègues ne franchiront pas la première étape. La majorité des votants sera celle qui a déjà ses habitudes électorales, avec peu d'espoir pour faire bouger les lignes. Espérons une mobilisation plus importante devant les enjeux pour la profession ! Bon vote !

mardi 30 octobre 2018

Quoi de neuf?

Que retenir de l'actualité fort riche ces derniers mois dans l'éducation depuis le dernier billet (et fort lointain!) de ce blog ? Je serais en peine de résumer toutes les annonces qui ont été faites par le ministre et son ministère mais il devient cirant que les bonnes intentions affichées l'an dernier en début de mandat se heurtent en ce début d'année scolaire à l'objectif majeur du gouvernement de réduire la voilure de la fonction publique ! La volonté affichée de donner plus de contenu aux enseignements est en contradiction avec les réductions de postes annoncées dernièrement. Nos classes, et notamment celles de seconde générale sont de plus en plus chargées avec des élèves de niveau encore plus faible, conséquence de la désastreuse réforme du collège de la précédente majorité. En dépit de la bonne volonté de mes nouveaux élèves de seconde, j'ai constaté qu'il ne restait pas grand chose de leur précédente scolarité et que calculer la distance parcourue par un objet à une vitesse donnée pendant une durée donnée posait problème pour la majorité d'entre eux alors que ce genre de tâche élémentaire est censé être acquise au sortir du collège !
Mais le coup de plus rude porté à la fonction publique ces dernières semaines est bien celui du futur régime unique de calcul des retraites ! Ce n'est pas vraiment une surprise, puisqu'il avait été annoncé par le candidat Emmanuel M. en campagne présidentielle. On ne peut pas lui reprocher d'appliquer les mesures qu'il a promises. J'entends encore les inquiétudes d'une amie collègue de ma génération sur le montant de sa future pension suite à cette réforme et m'avouant qu'elle a voté pour l'actuel président. On peut difficilement couper plus efficacement la branche (très frêle) sur laquelle on est assis ! Le ministre des (mé)comptes publics a vaguement évoqué la prise en compte des primes et autres indemnités pour compenser (le moins possible évidemment!) la forte baisse des pensions que porte la future réforme. Mais ces indemnités ne représentent qu'une très faible part de la rémunération des professeurs. Nous sommes donc doublement floués dans cette réforme ! Mais c'est bien le but : réaliser de substantielles économies avec le corps le plus nombreux de la fonction publique d'Etat. Le même ministre des (mé)comptes publics annonçait hier un recours accru aux contractuels pour remplacer les titulaires, ces derniers étant invités à démissionner par la même occasion ! Et avec une prime de départ de deux années de traitement. Quel cadeau ! Il me vient une bonne idée : démissionner deux années avant de la date prévue de la retraite. En faisant semblant de chercher du travail dans le secteur privé, puisque ce sera sans doute la condition au versement de cette royale indemnité ! Hélas, je crains qu'un âge limite soit fixé pour prétendre à démissionner de façon à ne pas profiter de cette aubaine. Sinon, le corps professoral risque de vider par le haut de la pyramide des âges. Mais le gouvernement aura du mal à motiver des candidats contractuels et vacataires alors que le recrutement de titulaires pose problème dans un nombre croissant de disciplines...

dimanche 18 février 2018

Réforme du lycée : pas de disciplines gagnantes mais pas de perdantes !

La réforme de la voie générale du lycée présentée mercredi dernier par le ministre est finalement proche de ce qui figurait dans le rapport Mathiot. C'est bien un parcours presque à la carte qui est proposé dans le cycle terminal du lycée (première + terminale) entérinant ainsi la disparition des séries telles qu'on les connaissait. Suite (et fin) logique à un premier resserrement au début des années 1990 qui avait vu la disparition des série A, B, C, D et E au profit de ES, L et S pour la série générale. Le tronc commun est réduit au minimum. On savait déjà que les sciences de la nature (sciences physiques et SVT) disparaissent du tronc commun mais c'est une surprise de voir les mathématiques en sortir aussi ! Toutes les sciences sont remplacées dans le tronc commun par un enseignement d' « humanités scientifiques et numériques » de 2h en première et en terminale. Une économie d'heures de mathématiques et donc de postes bien opportune à l'heure où il est difficile de trouver des professeurs de cette discipline. Il faudra quand même informer les élèves qui choisiront l'enseignement de spécialité en sciences économiques et sociales qu'il serait de bon ton pour des études supérieures dans ce domaine de prendre également celui de mathématiques ! Le choix des enseignements de spécialité devra donc se faire en cohérence avec un projet d'étude déjà identifié. Une information sur les enseignements à choisir pour telle ou telle poursuite d'étude devra être donné aux élèves de seconde.
Il ne serait pas étonnant de voir se reconstituer des filières très proches de celle que nous avons connu dans les années 1980 pour les mettre en adéquation avec les filières du supérieur et pour arriver à gérer les emplois du temps des classes. Ce dernier point ne représentant pas une mince affaire.
Côté scientifique, pour la classe de première, l'horaire de mathématiques ne bouge pas (4h). En revanche, ceux de sciences physiques et SVT augmentent d'une heure chacun ! Cela signe-t-il enfin le retour à une série scientifique digne de ce nom ? On attend évidemment le contenu des programmes pour en juger mais cette augmentation d'une heure devra se traduire par un contenu plus riche.
En terminale, l'horaire de spécialité de mathématiques reste également à 6h mais il apparaît un enseignement optionnel de 3h de « mathématiques expertes » qui permet de porter l'horaire de cette discipline à 9h soit celui de l'ancienne terminale C. Il y a encore un an, on n'osait espérer une telle restauration ! En sciences physiques, l'horaire passe à 6h au lieu de 5h actuellement mais l'enseignement de spécialité disparaît et c'est fort dommage. Comme les mathématiques, les SVT sont gagnantes car le volume horaire passe à 6h soit 30 minutes de plus que l'horaire actuel (3,5h) plus celui de spécialité (2h).
Pour les humanités, je n'ai pas cherché les volumes horaires en vigueur, mais le tableau ci-dessous montre des horaires identiques (4h en première et 6h en terminale) à ceux des disciplines scientifiques. Contrairement à ce qu'on a pu entendre de certains commentateurs dans les média, il n'y a aucune matière « sacrifiée » par rapport aux autres. Ces mêmes commentateurs ont déploré aussi une spécialisation plus précoce des élèves. Ce n'est pas le cas puisque la classe de seconde n'est pas modifiée pour la rentrée 2018. En revanche, je reste dubitatif sur l'item « Orientation » qui figure dans la nouvelle grille et l'horaire annoncé de 1h30 par semaine. Que va-t-on pourvoir faire aux élèves (sur les 2 années?) pendant ces séances ? Une préparation au fameux grand oral annoncé pour le bac ? Ce serait le plus logique mais pas en adéquation avec l'intitulé. L'orientation requiert un suivi mais pas à raison d'une heure trente par semaine ! 
http://www.education.gouv.fr/cid126438/baccalaureat-2021-un-tremplin-pour-la-reussite.html
 
 

dimanche 21 janvier 2018

Réforme du lycée : déjà prête ?

La commission Mathiot devrait rendre son rapport sur la prochaine réforme du lycée après ses consultations de l'automne dernier. Beaucoup de choses ont été évoquées par les organisations auditionnées et les membres de la commission elle même. Il serait hasardeux de dire ce qui pourra être retenu par le gouvernement dans son projet mais il a été fait état d'une organisation modulaire du lycée avec un éclatement des séries actuelles. Ce serait donc la résurrection des anciennes séries connues jusqu'à la fin des années 1980 dont on ne peut pas nier qu'elles avaient fait leurs preuves. Elles permettaient au moins à chaque lycéen de trouver une série à son goût, même en sciences avec les séries C, D et E qui offraient des horaires différents dans les disciplines scientifiques. Et que dire du bac littéraire (série A) qui a compté de mémoire jusqu'à 12 sous séries différentes ! Cette option paraît plus probable qu'un lycée totalement à la carte car il serait ingérable au niveau des emplois du temps des classes. Comment va s'organiser la classe de seconde ? Va-t-on en finir avec l'actuelle qui n'est plus que la cinquième année du collège ? Une organisation du lycée (général) avec des filières plus typées devrait commencer dès la seconde. Dans ce cas, le suppression des « enseignements d'exploration » au rendement quasi nul est impérative et la restitution de leur horaire aux enseignements disciplinaires l'est encore plus ! Nos élèves ont déjà développé leur goût pour certaines disciplines dès la fin du collège. Autant leur permettre de faire un choix sans attendre la fin de la seconde. A condition de pouvoir changer de série en cas de déception ! Je fais le pari que l'organisation générale est déjà prête dans ses grandes lignes : notre chef d'établissement nous a convoqués la semaine prochaine en « conseil pédagogique ». La réforme du lycée y est à l'ordre du jour ! J'imagine qu'on ne nous a pas « invités » pour faire état des pistes évoquées lors des auditions de la commission Mathiot... Rendez-vous la semaine prochaine.