Quel
bilan sommaire effectuer dans le domaine éducatif 6 mois et quelques
après l'élection présidentielle ? Que les défenseurs d'une
école qui instruise sont ravis du départ définitif de l'ancienne
ministre et des premières mesures prises par son successeur :
fin (ou presque) des EPI au collège, rétablissement des classes
européennes, bi-langues et des langues anciennes, fin de
l'interdiction du redoublement. C'est un mieux indéniable même si
les réductions d'heures de cours de la réforme du collège n'ont
pas été annulées. Rappelons pour mémoire que le nombre d'heures
de mathématique en classe de troisième avait été amputé d'une
demi-heure par rapport à l'ancienne grille. Une nouvelle preuve s'il
en est encore besoin que ces réductions d'horaires n'ont d'autre but
que de faire des économies ou de masquer la pénurie de professeurs
dans certaines matières.
On ne
peut que se réjouir également de la fin du tirage au sort pour
l'entrée dans certaines filières universitaires. Nous en étions
arrivés à la situation stupéfiante de voir des bacheliers aux notes
médiocres souffler la place à d'autres munis de mention très
bien ! La fin de cette injustice s'accompagne également de la
refonte du logiciel d'affectation dans le supérieur suite à son
naufrage au printemps dernier. Les quelques 60 000 lycéens sans
affectation en juillet et les élèves actuellement en terminale ne
descendront certainement pas dans la rue pour le défendre ! Le
plan étudiants présenté par le ministère ne donne pas vraiment
dans la sélection à l'entrée à l'Université. Il n'est question
que d'attendus pour réussir dans chaque filière et « la prise
en compte du profil de chaque lycéen ». Mais en cas de
dépassement des capacités d'accueil ? Ces capacités
seront-elles augmentées suffisamment comme l'indique le plan ?
Il faut donner aux universités les moyens juridiques de sélectionner
des bacheliers qui se présenteraient en surnombre dans les filières
très demandées. Les notes obtenues au bac paraissent le critère le
plus équitable. On souhaite bon courage aux collègues de terminale
qui devront examiner en conseil de classe les projets post-bac de
leur élèves. Voilà qui risque allonger sérieusement leur durée
s'il faut examiner les 10 vœux que chaque élève pourra formuler !
La présence d'un deuxième professeur principal en terminale comme
annoncé dans le plan ne devrait pas accélérer les choses. Au
passage, on peut se poser la question de la rémunération de ces
deux professeurs. Recevront-ils l'indemnité de professeur principal
entière ou devront-ils la partager ?
Le bilan
est hélas négatif côté financier pour la profession. Le gel du
point d'indice pour l'année 2018 n'est pas une surprise, on ne
s'attendait pas à la prolongation de son dégel très provisoire
l'an dernier. La mesure avait un but clairement électoraliste de la
part du précédent gouvernement. Il est à parier que ce gel se
prolongera pendant toute la durée du quinquennat. Même le protocole
PPRC a été revu à la baisse puisque les maigres mesures de
revalorisation échelonnées jusqu'en 2020 sont provisoirement
gelées. La hausse de la CSG aura elle bien lieu en janvier 2018 et
sa compensation n'est certifiée que par une déclaration orale du
ministre des (mé)comptes publics. Le rétablissement du jour de
carence constitue une mesure vexatoire supplémentaire pour toute la
fonction publique. Pas de quoi résoudre durablement les difficultés
de recrutement dans notre profession !