samedi 21 juin 2014

Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation : un an après.

Un rapport récent du Sénat fait l'état des lieux sur les ESPE, écoles supérieures du professorat et de l'éducation, un an après leur création. Rappelons que ces établissements remplacent les IUFM (instituts universitaires de formation des maîtres) qui auront laissé un souvenir plus que mitigé aux générations de professeurs stagiaires qui s'y sont succédé pendant plus de 20 ans... Si le nom change, les objectifs restent les même, intégration universitaire et délivrance d'un diplôme de master d'enseignement, ce que les anciens IUFM n'avait pas vraiment réussi à imposer. La réforme sur la refondation de l'école va même plus loin en envisageant une rupture avec le modèle actuel de formation dit « séquentiel » dans lequel la formation professionnelle succède à la formation universitaire de préparation aux concours de recrutement, au profit d'une professionnalisation en parallèle à la formation universitaire. Sur ce point, le rapport révèle la réticence, justifiée, des étudiants en première année de master à suivre tout module d'enseignement qui ne prépare pas explicitement aux concours.
On lit dans le rapport que le ministère a insisté sur le fait que « la professionnalisation (de la formation des professeurs) ne pouvait être comprise que dans le cadre d'une refonte progressive du format et du contenu des concours ». Cela augure mal de la suite des événements ! Les ESPE pouvant s'accommoder dans un futur proche d'une dénaturation puis d'une disparition des concours de recrutement nationaux au profit d'une certification locale, ce que confirme leur habilitation à délivrer un master d'enseignement. La question du devenir des étudiants qui seront reçus au master mais collés aux concours n'a toujours pas de réponse. Ceux qui peuvent se permettre de rester une année supplémentaire pour s'y représenter le feront mais les autres devront chercher du travail avec une formation dont le contenu risque d'être peu demandé sur le marché. Les recalés aux concours mais toujours désireux de rejoindre l'éducation nationale, auront la joie de candidater à l'un des postes précaires que la grande maison sait proposer si généreusement !

En attendant, le rapport pointe déjà les manquements des nouvelles ESPE aux exigences du cahier des charges de leur création. L'intégration universitaire n'y est pas encore effective et il n'y a pas assez de « professionnels du terrain » dans leur personnel. Le faible appel aux collègues en charge de classes dans ces écoles en dit long sur la prééminence persistante des cours de « sciences de l'éducation » dans les nouvelles ESPE comme dans les anciens IUFM... 

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