samedi 31 octobre 2015

Retraite additionnelle de la fonction publique : peu de beurre dans les épinards !

Les récentes négociations entre partenaires sociaux pour prévenir le déficit à venir des caisses de retraites complémentaires du privé nous rappelle qu'il existe un régime additionnel de retraite dans la fonction publique. En cliquant sur ce lien, on peut créer son espace personnel à l'aide de son numéro de sécurité sociale et d'un mot de passe. Le site donne le nombre de points accumulés par le fonctionnaire depuis 2005, année de création de ce régime. Il est alimenté par tout ce qui relève des rémunérations annexes au salaire principal : primes de toutes sortes, heures supplémentaires... Avec le nombre de points indiqués, on peut calculer la prestation qui sera versée en capital, si ce nombre est inférieur à 5124, ou sous forme de rente mensuelle s'il est supérieur. Cette page donne une formule pour le calcul du capital (ou de la rente globale). Pour une personne ayant accumulé 4448 points (par comparaison, votre serviteur a « accumulé » royalement 4751 points sans faire du zèle sur les heures sup'!) et partant à la retraite à 62 ans, le capital versé est 4448x1x0,04465x24,62 = 4889,61 euros. Une vraie retraite chapeau ! Dans ce calcul, le coefficient 1 est un coefficient de majoration pour un départ à 62 ans, le coefficient 0,04465 est la valeur en euros du point. Quant au coefficient 24,62, celui qui fait évidemment le plus augmenter le capital, il est indiqué qu'il est « déterminé en fonction de l'âge, par rapport à la table d'espérance de vie », table qui n'apparaît d'ailleurs pas sur la page de mon navigateur. On se doute que ce dernier ne manquera pas d'être revu, à la baisse évidemment, dans les années qui viennent... En résumé, mieux ne vaut pas trop compter sur cette retraite additionnelle pour boucler ses fins de mois de futur retraité !

jeudi 22 octobre 2015

Réforme du collège : Indifférence fera plus que résistance

La présence de plusieurs milliers de collègues et parents d'élèves dans les rues de Paris samedi 10 octobre dernier n'aura donc eu aucun impact sur la réforme du collège, comme les manifestations et grèves précédentes. C'était hélas à prévoir mais l'honneur de la profession et surtout l'intérêt des élèves valaient le déplacement. La lutte n'est pas terminée. Elle entre en fait dans sa phase décisive car après avoir considéré comme quantité négligeable l'avis des professionnels de l'instruction que nous sommes, le ministère sollicite maintenant notre collaboration active ! Un comble, alors que nous sommes sensés n'être que des exécutants de ses instructions ! Ainsi, des « volontaires » sont réclamés dans chaque établissement par les rectorats pour venir prendre connaissance des grandes lignes de la réforme pour ensuite diffuser la bonne parole aux collègues. La lecture sur le net de quelques compte-rendus de réunions qui ont eu lieu témoigne de l'impréparation de cette réforme et de l'incapacité des intervenants à répondre aux questions concrètes d'organisation des collègues. La résolution des problèmes est renvoyée à l'échelon de l'établissement, ce qui mécontente aussi les personnels de direction qui vont devoir faire face à la gestion de cette pétaudière !
Dans un collège voisin, les collègues ont décidé qu'aucun d'entre eux ne se porterai volontaire et il semble qu'ils ne soient pas les seuls d'après ce que j'ai pu lire sur les forums. Tous prennent conscience que l'application de la réforme va demander de gros efforts. Plus spécialement, les fameux et fumeux EPI, enseignement pratiques interdisciplinaires, ne pourront avoir lieu que sur la base de projets proposés par deux collègues de disciplines différentes. Hormis quelques partisans de ce genre d'activités prêts à faire du zèle auprès de leur direction, les candidats ne se bousculent pas ! A une amie-collègue peu enthousiaste à l'idée de devoir participer à ces joyeusetés, je lui ai conseillé de ne faire aucune proposition d'association. Ce sera d'autant plus facile pour elle que dans sa discipline, une collègue soit déjà sur les rangs pour participer à la mise en place de ce cirque pédagogique. Au pire, on confiera à ma collègue des classes dont les EPI ne concerneront pas sa matière. Quant au risque de se faire mal voir par la direction, je réponds que le zèle n'est pas plus récompensé que le manque d'enthousiasme n'est sanctionné ! Se tenir loin de ces EPI constitue le meilleur plan pour ne pas s'épuiser à la tâche devant le travail que va demander la préparation simultanée des cours et autres activités des 4 niveaux du collège...