Un mois
après les événements tragiques de janvier, que va-t-il rester des
déclarations martiales de nos ministres sur ce que doit faire
l'Ecole maintenant ? Hormis un plan coûteux et précipité de
« formation à la laïcité », il n'y a pas grand chose
de fracassant ! Le constat d'échec de tout ces dispositifs
d'éducation à la citoyenneté, ECJS(*) compris, ajoutés couche
après couche en lieu et place des enseignements disciplinaires n'a
pas été dressé. Il est pourtant cuisant. Ce n'est pas en
surajoutant des moyens à de telles babioles pédagogiques qu'on va
sensibiliser les élèves au respect de l'opinion d'autrui. Si cela
avait été efficace, cela se saurait déjà. Il y a à la base de
ces « enseignements » civiques une formidable méprise,
celle de vouloir imposer une sorte de catéchisme républicain aux
élèves alors que l'Ecole n'est là que pour aider à former le
jugement, pas à formater les opinions. Le meilleur moyen de
sensibiliser aux idées démocratiques, c'est encore dans les
disciplines elle-mêmes, quelles quelles soient, depuis l'histoire
jusqu'à l'EPS, en passant par les lettres et les sciences. A
condition qu'on leur laisse le temps de le faire en en rétablissant
les horaires. Cela ne coûtera pas plus cher puisqu'on ferait
l'économie des des dispositifs inutiles. Le moment est opportun pour
le faire puisque le renouvellement des programmes de l'école
élémentaire et du collège est lancé. Voilà qui montrerai une
vraie volonté politique qui ne se limite pas à des discours de
grands mots sans effets.
(*)
ECJS : Enseignement civique, juridique et social, une création
du ministère Allègre à la fin des années 1990.
Pour
étoffer la réflexion, je recommande la lecture de l'excellent
article de Fanny Capel, professeur de lettre à Saint Denis, dans
Marianne du 22 janvier visible sur ce lien.