dimanche 8 février 2015

Un mois après

Un mois après les événements tragiques de janvier, que va-t-il rester des déclarations martiales de nos ministres sur ce que doit faire l'Ecole maintenant ? Hormis un plan coûteux et précipité de « formation à la laïcité », il n'y a pas grand chose de fracassant ! Le constat d'échec de tout ces dispositifs d'éducation à la citoyenneté, ECJS(*) compris, ajoutés couche après couche en lieu et place des enseignements disciplinaires n'a pas été dressé. Il est pourtant cuisant. Ce n'est pas en surajoutant des moyens à de telles babioles pédagogiques qu'on va sensibiliser les élèves au respect de l'opinion d'autrui. Si cela avait été efficace, cela se saurait déjà. Il y a à la base de ces « enseignements » civiques une formidable méprise, celle de vouloir imposer une sorte de catéchisme républicain aux élèves alors que l'Ecole n'est là que pour aider à former le jugement, pas à formater les opinions. Le meilleur moyen de sensibiliser aux idées démocratiques, c'est encore dans les disciplines elle-mêmes, quelles quelles soient, depuis l'histoire jusqu'à l'EPS, en passant par les lettres et les sciences. A condition qu'on leur laisse le temps de le faire en en rétablissant les horaires. Cela ne coûtera pas plus cher puisqu'on ferait l'économie des des dispositifs inutiles. Le moment est opportun pour le faire puisque le renouvellement des programmes de l'école élémentaire et du collège est lancé. Voilà qui montrerai une vraie volonté politique qui ne se limite pas à des discours de grands mots sans effets.


(*) ECJS : Enseignement civique, juridique et social, une création du ministère Allègre à la fin des années 1990.

Pour étoffer la réflexion, je recommande la lecture de l'excellent article de Fanny Capel, professeur de lettre à Saint Denis, dans Marianne du 22 janvier visible sur ce lien