La
société des agrégés propose actuellement un questionnaire en ligne à propos de l'inspection des professeurs. Il est ouvert à
tous et je ne saurais que conseiller d'y répondre pour faire part de
son expérience personnelle et peut-être faire bouger les conditions
de ces inspections pas toujours bien vécues, souvent à juste
titre ! L'inspection a-t-elle vraiment changé ces dernières
années ? Je n'en n'ai pas l'impression lorsque je me rappelle
les 6 ou 7 visites d'inspecteurs (et inspectrices) que j'ai
« accueillis » dans mes classes. Hormis une seule d'entre
eux avec laquelle un véritable échange a eu lieu lors de
l'entretien après ma prestation, les autres se contentent d'un
discours stéréotypé sur les « bonnes pratiques »
pédagogiques du moment pendant lequel il est impossible de placer le
moindre mot pour défendre son travail. Une évaluation sérieuse du
professeur demande au minimum la prise en compte de toutes ses
activités dans ses classes, voir en dehors, tels la rédaction
d'articles, d'ouvrages, de participation à des congrès et autres
université d'été. Mais, non. L'écrasante majorité de la
corporation se limite à ces quelques minutes de cours dont seule la
forme est critiquée. Mais ne nous a-t-on pas appris dans feu les
IUFM (Instituts universitaires de formation des maîtres, pour ceux
qui ne s'en souviendraient plus et je leur donne raison!) que toutes
les formes se valent pour enseigner une notion ou un concept ?
Les inspecteurs pédagogiques régionaux encadrant la formation des
professeurs stagiaires n'y trouvaient alors rien à redire. Voici que
rien ne va plus en passant à la pratique dans les classes, ou alors,
je suis sans doute un piètre pédagogue qui se fourvoie depuis plus
de 20 ans dans ce métier !
Que
faudrait-il alors changer dans l'inspection ? Une suggestion qui
me paraît importante : l'évaluation par les pairs, comme pour
nos collègues universitaires. Il n'y a pas d'inspecteurs dans les
universités, pourquoi y en aurait-il dans le second degré ?
Des collègues sont déjà chargés d'inspection dans mon académie
mais en gardant un service partiel d'enseignement. Il faut
généraliser ce système en l'ouvrant au plus grand nombre et pour
une durée limitée dans le temps. Mieux vaut ne pas rester loin de
ce qui se passe en classe trop longtemps au risque de ne tenir qu'un
discours dépassé... L'avis d'un collègue lui même en exercice me
serait plus précieux que la critique d'un inspecteur qui n'a plus la
gestion d'élèves depuis 10 ans au moins... Notre nouveau ministre
s'attaquera-t-il à ce chantier ? Il ne manquera pas de travail
avec les réformes engagées par son prédécesseur...
PS :
J'ai oublié de mentionner dans cet article que nos chers inspecteurs
se ne bousculent pas pour « visiter » nos collègues
agrégés et certifiés affectés dans l'enseignement supérieur !
Je n'ai hélas pas enseigné suffisamment longtemps en BTS pour y
être inspecté mais lors de la venue de l'inspectrice, c'est bien
dans une classe pré-bac que j'ai été « auditionné »,
alors qu'elle aurait pu venir dans ma classe de BTS. Quel choix
curieux ! Des collègues enseignant eux aussi en BTS m'ont
confirmé que c'était toujours le cas. La forme deviendrait-elle
moins importante que le fond après le bac ? Vérité
pédagogique en deçà du bac, inutilité au-delà... Quant à nos
collègues en IUT ou à l'université, ils ne voient pas souvent
l'ombre d'un inspecteur dans leurs amphis bien qu'ils aient la
possibilité de solliciter leur visite, comme tout personnel de
statut second degré quelle que soit son affectation. Mais comme leur
notation ne dépend que de leur supérieur hiérarchique, j'imagine
que l'avis de ce dernier doit leur suffire !
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