mardi 15 avril 2014

Professeurs connectés

Il paraît que les média anglo-saxons se gaussent d'un accord conclu en France sur le droit à déconnexion à savoir, de ne plus répondre à ses courriels professionnels passés 18h. Certains d'entre eux ont même interprété ce texte, qu'ils n'avaient manifestement pas lu, comme une interdiction d'envoyer et de recevoir du courrier électronique. La réalité est très loin des faits puisqu'il ne s'agit que d'un accord de branche entre la fédération Syntec (métiers de l'ingéniérie, du numérique, des études et du conseil) et des syndicats de salariés du secteur (CFDT et CFE-CGC). De plus cet accord ne concerne que les cadres au forfait jour. On est donc loin d'une loi valable pour l'ensemble des salariés comme l'exagère la presse anglo-saxonne, prompte à railler une fantasmatique « oisiveté » française au travail, non sans jalousie de sa part !
Dans le secteur éducatif, si nous ne sommes pas encore harcelé au point de demander un droit à la déconnexion, force est de constater ces dernières années une extension des espaces numériques de travail. Saisie des notes et des appréciations, tenue du cahier de texte des classes, gestion des absences, les tâches autrefois dévolues au papier ont migré vers les terminaux numériques. Personnellement, je n'y trouve que des avantages, on ne passe plus de temps à rechercher les cahiers de texte et autres bulletins à remplir en dehors du temps scolaire. Les élèves consultaient fort peu le cahier de texte de leur classe et c'est sûrement encore la cas sous forme numérique mais il est accessible à leurs parents, qui peuvent ainsi suivre le travail fait en classe et vérifier celui demandé à la maison. Cela nous oblige bien sûr à le remplir très régulièrement et très souvent en dehors de l'établissement, en fin de journée et les fins de semaine. Que la presse étrangère (et française!) sache(nt) que les professeurs français ne se déconnectent pas après 18h et le sont souvent le samedi et le dimanche !


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