Le
nouveau gouvernement, reprenant les objectifs du précédent en la
matière, doit économiser 50 milliards d'euros sur les dépenses
publiques dans les années qui viennent. Parmi les pistes évoquées,
on relève évidemment la poursuite du gel du point d'indice de la
fonction publique, gel inauguré par la précédente majorité en
2010. La mesure serait valable jusqu'en 2016. On peut déjà prévoir
qu'elle sera mise en sourdine en 2017, année électorale pour
reprendre sans doute par la suite ! Dans le même temps,
l'objectif du recrutement de 60 000 professeurs pour le reste de la
mandature est maintenu. Il ne sera pas atteint au grand soulagement
de ses promoteurs car les candidats ne se bousculent pas aux
concours, même en cette période de « crise ». Qui
voudrait en effet être payé 1,2 smic en début de carrière (en
baisse constante depuis 30 ans) après 5 années d'études
supérieures qui deviennent de plus en plus coûteuses et un concours
encore sélectif dans certaines disciplines ? Sûrement pas des
étudiants de valeur qui auront raison de rentabiliser leurs efforts
dans un autre domaine ! La poursuite du gel du point d'indice
accélère la paupérisation de la profession et constitue un très
mauvais signal envoyé aux candidats.
Il y a
pourtant des économies plus urgentes et plus rentables à faire dans
le second degré. La suppression de l'accompagnement personnalisé en
seconde permettrait d'en faire de substantielles ! Deux heures
prévues dans l'enseignement de tous les élèves de seconde générale
sans distinction de niveau, dont le rendement est quasi nul. Deux
heures prises aux matières disciplinaires pour remédier aux lacunes
engendrées par la baisse du volume de ces même heures consacrées
aux disciplines ! Le cercle est particulièrement vicieux... Se
retrouvent donc indistinctement dans ces heures d'accompagnement des
élèves ayant des motivations très diverses, voire sans aucune
motivation et qui attendent que ces heures passent. Qu'ils
travaillent ou pas, le résultat sera le même puisque aucune
évaluation ne sera faite. Le passage dans la classe de première de
leur choix est quasiment assuré dès l'instant où ils entrent en
seconde.
Ces
dispositifs de remédiation se relaient depuis presque 20 ans dans
l'enseignement secondaire au détriment des disciplines fondamentales
dont les contenus ont été expurgés de toute exigence
intellectuelle afin de gonfler les résultats du baccalauréat.
Maintenant qu'ils sont au plus haut, je doute que le nombre de reçus
s'effondre si on supprime ces dispositifs d'accompagnement ou de ne
les réserver qu'aux élèves en réelle difficulté. Mais pour ces
deniers, il faut d'abord se poser la question d'un mauvais choix
d'orientation en filière générale... Le nouveau ministre aura-t-il
le courage d'engager une réforme du lycée actuel hérité de
l'ancienne majorité ? Il lui reste encore 3 ans pour agir ...
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