samedi 12 avril 2014

Pour quelques milliards de moins

Le nouveau gouvernement, reprenant les objectifs du précédent en la matière, doit économiser 50 milliards d'euros sur les dépenses publiques dans les années qui viennent. Parmi les pistes évoquées, on relève évidemment la poursuite du gel du point d'indice de la fonction publique, gel inauguré par la précédente majorité en 2010. La mesure serait valable jusqu'en 2016. On peut déjà prévoir qu'elle sera mise en sourdine en 2017, année électorale pour reprendre sans doute par la suite ! Dans le même temps, l'objectif du recrutement de 60 000 professeurs pour le reste de la mandature est maintenu. Il ne sera pas atteint au grand soulagement de ses promoteurs car les candidats ne se bousculent pas aux concours, même en cette période de « crise ». Qui voudrait en effet être payé 1,2 smic en début de carrière (en baisse constante depuis 30 ans) après 5 années d'études supérieures qui deviennent de plus en plus coûteuses et un concours encore sélectif dans certaines disciplines ? Sûrement pas des étudiants de valeur qui auront raison de rentabiliser leurs efforts dans un autre domaine ! La poursuite du gel du point d'indice accélère la paupérisation de la profession et constitue un très mauvais signal envoyé aux candidats.
Il y a pourtant des économies plus urgentes et plus rentables à faire dans le second degré. La suppression de l'accompagnement personnalisé en seconde permettrait d'en faire de substantielles ! Deux heures prévues dans l'enseignement de tous les élèves de seconde générale sans distinction de niveau, dont le rendement est quasi nul. Deux heures prises aux matières disciplinaires pour remédier aux lacunes engendrées par la baisse du volume de ces même heures consacrées aux disciplines ! Le cercle est particulièrement vicieux... Se retrouvent donc indistinctement dans ces heures d'accompagnement des élèves ayant des motivations très diverses, voire sans aucune motivation et qui attendent que ces heures passent. Qu'ils travaillent ou pas, le résultat sera le même puisque aucune évaluation ne sera faite. Le passage dans la classe de première de leur choix est quasiment assuré dès l'instant où ils entrent en seconde.
Ces dispositifs de remédiation se relaient depuis presque 20 ans dans l'enseignement secondaire au détriment des disciplines fondamentales dont les contenus ont été expurgés de toute exigence intellectuelle afin de gonfler les résultats du baccalauréat. Maintenant qu'ils sont au plus haut, je doute que le nombre de reçus s'effondre si on supprime ces dispositifs d'accompagnement ou de ne les réserver qu'aux élèves en réelle difficulté. Mais pour ces deniers, il faut d'abord se poser la question d'un mauvais choix d'orientation en filière générale... Le nouveau ministre aura-t-il le courage d'engager une réforme du lycée actuel hérité de l'ancienne majorité ? Il lui reste encore 3 ans pour agir ...


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