L'école
a t-elle encore un avenir ? On peut se poser la question en
regardant son évolution ces trente dernières années tant ses
missions fondamentales ont lentement glissé vers ce qu'ont peut
qualifier au mieux d'une garderie à vocation éducative et s'est vue
sommée d'en assurer d'autres sous la pression du personnel politique
influencé par des « penseurs » défendant des théories
discutables. Certes, l'école doit « s'adapter » aux
évolutions de plus en plus rapides de la société mais dans le sens
de donner aux élèves les outils intellectuels et les connaissances
qui leur permettront de s'y insérer au mieux. Or c'est le contraire
auquel on assiste ces trois dernières décennies. Les réformes
successives n'ont eu de cesse de vider les programmes scolaires de
tout contenu vraiment formateur au profit d'activités floues à
l'intérêt discutable. Toutes ces « innovations » n'ont
pas eu l'effet escompté. Les classements internationaux, même en
les prenant avec des pincettes, montrent un décrochage de la France
depuis plusieurs années, surtout pour les élèves issus des
familles modestes.
Coincés
entre les injonctions de la hiérarchie saisie de fièvre
réformatrice, des élèves de moins en moins enclins à la simple
discipline qu'exige le travail en classe et de leurs parents de plus
en plus interventionnistes dans les pratiques pédagogiques, les
professeurs se sont vus accusés de tous les maux dont souffre
l'école ces dernières années. Les « hussards noirs de la
République » admirés par Péguy sont devenus aujourd'hui les
simples soldats non plus du front glorieux de la connaissance mais
ceux de la déroute scolaire. La profession est également tiraillée
de l'intérieur par certains grands syndicats qui ont fait cause
commune avec les « réformes », même si ces dernières
allaient dans le sens d'une dégradation des conditions de travail de
leurs adhérents.
Qu'on ne
lise pas ici une quelconque nostalgie d'un âge d'or éducatif qui
n'a probablement jamais existé et encore moins de l'aigreur devant
l'évolution du « système éducatif ». Le but de ce blog
est de montrer la réalité du travail et de la condition des
professeurs aujourd'hui et de faire pièce à des idées tenaces
véhiculées par certains média dans le grand public sans qu'il y ai
souvent la possibilité d'y répondre. Il est aussi de défendre une
éducation de qualité dispensée par des professeurs hautement
qualifiés dans leur discipline et rémunérés en conséquence. Il
s'agit aussi de promouvoir le recrutement par des concours au contenu
fortement disciplinaire, complétés par une formation en prise avec
la réalité des classes et loin de tout verbiage psycho-pédagogiste.
Parmi ces concours, l'agrégation en constitue la clé de voûte et
les attaques récurrentes contre ce concours et ses lauréats ne sont
pas sans rapport avec l'affaiblissement d'une éducation digne de ce
nom à l'école. Cela devient une exigence à l'heure d'une offre
mondiale d'éducation concurrentielle.
Très
bonne lecture !
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