Finalement,
la réforme des zones d'éducation prioritaire (ZEP), devenues à
l'occasion réseaux d'éducation prioritaire (REP), se fera sans
réduction du budget des classes préparatoires. On ne peut que s'en
réjouir et remarquer au passage que la tentative de hold-up sur le
fleuron de l'enseignement supérieur français n'était pas motivée
par une bonne action de justice sociale en prenant aux « riches »
(ou stigmatisés comme tels!) afin de redistribuer aux pauvres. Le
document résumant la réforme disponible sur le site du ministère
de l'éducation nationale reconnaît l'échec des politiques menées
ces dernières années, comme en témoigne l'augmentation des
inégalités de réussite scolaire entre les élèves des
établissements d'éducation prioritaire et les autres.
Les
nouvelles mesures annoncées vont-elles parvenir à corriger ces
inégalités ? On peut en douter car elles reprennent exactement
des dispositifs déjà bien connus : meilleure formation
initiale et continue des professeurs, stabilisation des équipes,
travail en équipe, pédagogie par projet. Les seules nouveautés
consistent en une réduction du service en classe pour favoriser le
travail en équipe et une revalorisation de 50% de l'indemnité
annuelle versée à tous les professeurs de REP (actuellement 1156
euros par an) . Cela ne représente qu'un peu plus de 500 euros sur
une année scolaire. Un peu maigre pour susciter des vocations ou
encourager à rester dans ces établissements ! Quant à la
formation continue, trois jours de formation sont garantis pour les
professeurs des réseaux les plus difficiles. On a du mal à voir où
se situe l'effort de l'Etat sachant que tout professeur, quel que
soit son établissement d'exercice, peut sans difficulté bénéficier
d'au moins 2 journées de formation chaque année scolaire via les
plans académiques de formation. Il faudra au moins cela pour
apprendre en quoi consiste la « pédagogie bienveillante et
exigeante » vantée en caractère gras dans le document du
ministère ! S'il y avait des réussites partageables, comme le
prétend le document, cela ce saurait et il n'y aurait qu'à
appliquer ces recettes miracles pour en finir avec l'échec scolaire.
Souhaitons bon courage aux collègues qui devront assister aux
multiples réunions de « pilotage de projet »,
« d'animations de réseaux » et autres « partenariats » !
Leur
restera-t-il du temps pour véritablement enseigner à leurs élèves
comme dans tout établissement scolaire « normal » ?
Car cette différentiation dans la nature des enseignements va encore
éloigner les élèves de l'éducation prioritaire des standards en
place ailleurs. Ne vaudrait-il mieux pas en finir avec ces ghettos
scolaires en les fermant ? Une distribution de leurs élèves
dans des collèges et lycées « normaux » de centre ville
ou de banlieue sans problème permettrait assurément une meilleure
mixité sociale. Il est certain que les frais de transport de ces
élèves coûterait moins cher que les moyens actuellement déployés.
Affaire à suivre.
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