samedi 20 juin 2015

Ne passes plus ton bac d'abord !

Cette année en ce mois de juin, je m'étais promis que ce site ne parlerait pas du baccalauréat pour ne pas en surajouter comme le font les média à cette époque de l'année. Cependant, les propositions récentes de François Fillon sur son blog à ce sujet me font revenir sur ma résolution. Elles méritent d'être examinées car son auteur occupera probablement un rôle de premier plan en cas de changement de majorité en 2017. Que propose en substance l'ancien premier ministre pour réformer le bac ? Il souhaite réduire le nombre d'épreuves à quatre. Epreuves qui se dérouleraient début juillet pour une fin de session le 14 du même mois. Les autres disciplines seraient évaluées en contrôle continu. En dehors de l'économie d'une réduction du nombre d'épreuves et la « reconquête » du mois de juin (pour faire quoi d'ailleurs si les programmes sont traités?), il n'y a rien qui puisse relever le niveau de l'examen et lui redonner le grade universitaire qu'il a perdu depuis longtemps. Quant à l'extension du contrôle continu, il pose de façon accrue le problème des pressions exercées par les chefs d'établissement pour que les notes attribuées soient les plus élevées possible et « faire du chiffre ». Cela se voit déjà par exemple pour les travaux personnels encadrés en première dans nombre de lycées où nos proviseurs nous enjoignent à ne pas noter en dessous de la moyenne académique. Des consignes de « bienveillance » ont toujours accompagné les corrections du bac, mais ces « pressions » ne s'exercent qu'une fois par an. Là, c'est tout au long de l'année qu'il faudra vivre dans la suspicion de noter trop bas. Et que dire de la surenchère entre collègues du « mieux notant » !
J'avais proposé l'an dernier une mesure choc mais qui ne ferait pas descendre dans la rue des milliers de lycéens et leurs parents, les seuls à faire reculer n'importe quel gouvernement voulant réformer l'examen : dissocier baccalauréat et accès à l'enseignement supérieur. Cette mesure ne ferait que confirmer ce qui existe déjà dans les faits. Le bac n'est plus que sur le papier le premier grade universitaire et l'accès à l'enseignement supérieur se prépare désormais avec le site admission-postbac.com, bien avant l'examen. Le bac deviendrait alors un certificat de fin d'études secondaires mesurant la capacité à suivre dans le supérieur. On ne délivrerai pas de titre mais un relevé de notes dans toutes les matières de la série pour éviter la surenchère au nombre de diplômés. Des partiels pourraient avoir lieu dès la fin du premier semestre, comme à l'Université, juste avant la saisie des voeux sur admission-postbac. Cela permettrait aux élèves d'avoir un avis sur l'adéquation entre leurs résultats et l'orientation souhaitée. Pas besoin d'organisation lourde et coûteuse comme celle du bac pour ces partiels, des sujets nationaux parvenant dans chaque lycée par messagerie électronique aux proviseurs permettrait une équité de traitement entre tous les candidats. Une deuxième session en juin offrirait une opportunité d'amélioration des résultats. Tous cela ne conditionnant pas l'entrée à l'université. Cette organisation permettrai enfin d'assurer une vraie préparation à l'enseignement supérieur et d'en finir avec la baisse continue des exigences sans léser personne.

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