Cette
année en ce mois de juin, je m'étais promis que ce site ne
parlerait pas du baccalauréat pour ne pas en surajouter comme le
font les média à cette époque de l'année. Cependant, les
propositions récentes de François Fillon sur son blog à ce sujet
me font revenir sur ma résolution. Elles méritent d'être examinées
car son auteur occupera probablement un rôle de premier plan en cas
de changement de majorité en 2017. Que propose en substance l'ancien
premier ministre pour réformer le bac ? Il souhaite réduire le
nombre d'épreuves à quatre. Epreuves qui se dérouleraient début
juillet pour une fin de session le 14 du même mois. Les autres
disciplines seraient évaluées en contrôle continu. En dehors de
l'économie d'une réduction du nombre d'épreuves et la
« reconquête » du mois de juin (pour faire quoi
d'ailleurs si les programmes sont traités?), il n'y a rien qui
puisse relever le niveau de l'examen et lui redonner le grade
universitaire qu'il a perdu depuis longtemps. Quant à l'extension du
contrôle continu, il pose de façon accrue le problème des
pressions exercées par les chefs d'établissement pour que les notes
attribuées soient les plus élevées possible et « faire du
chiffre ». Cela se voit déjà par exemple pour les travaux
personnels encadrés en première dans nombre de lycées où nos
proviseurs nous enjoignent à ne pas noter en dessous de la moyenne
académique. Des consignes de « bienveillance » ont
toujours accompagné les corrections du bac, mais ces « pressions »
ne s'exercent qu'une fois par an. Là, c'est tout au long de l'année
qu'il faudra vivre dans la suspicion de noter trop bas. Et que dire
de la surenchère entre collègues du « mieux notant » !
J'avais
proposé l'an dernier une mesure choc mais qui ne ferait pas
descendre dans la rue des milliers de lycéens et leurs parents, les
seuls à faire reculer n'importe quel gouvernement voulant réformer
l'examen : dissocier baccalauréat et accès à l'enseignement
supérieur. Cette mesure ne ferait que confirmer ce qui existe déjà
dans les faits. Le bac n'est plus que sur le papier le premier grade
universitaire et l'accès à l'enseignement supérieur se prépare
désormais avec le site admission-postbac.com, bien avant l'examen.
Le bac deviendrait alors un certificat de fin d'études secondaires
mesurant la capacité à suivre dans le supérieur. On ne délivrerai
pas de titre mais un relevé de notes dans toutes les matières de la
série pour éviter la surenchère au nombre de diplômés. Des
partiels pourraient avoir lieu dès la fin du premier semestre, comme
à l'Université, juste avant la saisie des voeux sur
admission-postbac. Cela permettrait aux élèves d'avoir un avis sur
l'adéquation entre leurs résultats et l'orientation souhaitée. Pas
besoin d'organisation lourde et coûteuse comme celle du bac pour ces
partiels, des sujets nationaux parvenant dans chaque lycée par
messagerie électronique aux proviseurs permettrait une équité de
traitement entre tous les candidats. Une deuxième session en juin
offrirait une opportunité d'amélioration des résultats. Tous cela
ne conditionnant pas l'entrée à l'université. Cette organisation
permettrai enfin d'assurer une vraie préparation à l'enseignement
supérieur et d'en finir avec la baisse continue des exigences sans
léser personne.
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