Dès
l'annonce du projet de réforme du collège, il semblait d'après mes
lectures que les articles à ce sujet se partageaient à peu près
équitablement entre partisans et adversaires. Du moins sur le net,
car les reportages des journaux télévisés, surtout ceux de France
2, présentaient la réforme sous un jour des plus favorables. J'ai
l'impression que ces derniers jours, ce rapport de force s'inverse,
en faveur du rejet, comme en témoigne cet excellent article du site
Slate.fr. Des personnalités politiques ou intellectuelles (en
excluant chez ces dernières les spécialistes des « sciences
de l'éducation », inspirateurs de toujours du contenu de ces
réformes) prennent de plus en plus position contre ce projet.
Dernier à ce jour de cette liste qui s'allonge de plus en plus,
Régis Debray, invité de la matinale de France culture, qui a dit
tout le mal qu'il pensait de cette réforme, notamment sur le renvoi
des langues et civilisations anciennes au rang d'insipide
« enseignement pratique interdisciplinaire » ou le
caractère optionnel de l'étude des Lumières dans le projet des
programmes d'histoire. Régis Debray n'a pas manqué d'humour en
rappelant quelques expressions savoureuses du jargon pédagogiste :
un crayon se dit « outil scriptural », les parents
d'élèves sont les « géniteurs d'apprenants » et nager
en piscine devient se déplacer dans un « milieu aqueux
standardisé ». Encore plus ridicule que le célèbre
« référentiel bondissant » (comprenez : un ballon)
qui fit flores ces dernières années comme exemple type du volapük
pédagogiste. Voilà au moins quelque chose qui ne se réforme pas
dans l'éducation nationale ! Rien de nouveau sous le Soleil,
hélas. A propos, les utilisateurs de ce langage savent-ils qu'ils
peuvent remplacer le mot Soleil par « plasma auto-gravitant » ?
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