Encore
une manifestation de l'école « bienveillante » envers
ses professeurs ! Cet article de Libération nous apprend qu'un
professeur blogueur a été menacé d'un blâme par son rectorat pour
avoir critiqué le n-ième plan numérique promu par le ministère de
l'Education nationale. L'administration a évoqué un manquement à
l'ambigu « devoir de réserve » pour faire taire ce
collègue qui pourtant publie sous un pseudonyme. Remarquons au
passage que ce ministère dispose apparemment de moyens importants
pour surveiller et identifier les écrits des ses employés, à moins
que ce collègue ai dévoilé son identité. Il rappelle à juste
titre que d'autres professeurs se montrent plus incisifs et critiques
que lui sur l'éducation nationale mais que leur notoriété
médiatique les protège de toutes menaces. Nul doute que cette
affaire va se calmer depuis que les ennuis de ce collègue ont fait
le tour du net. Les censeurs à l'oeuvre au ministère n'aiment pas
la publicité. Car on peut en effet parler de censure. Les
professeurs ne sont pas des fonctionnaires comme les autres. Ce sont
d'abord des intellectuels dont le travail ne se limite pas à la
transmission brute de connaissances établies pour toujours. Il
consiste aussi à l'examen critique de ces connaissances. Il n'y a
pas de raison que notre société et son évolution soient exclues de
cet examen, quelle que soit la discipline enseignée ! Dès
lors, pourquoi ces critiques devraient-elles rester sous le manteau
comme aux temps obscurantistes ? Pour le ministère, nous
n'aurions le droit de donner notre avis que lors des « consultations
nationales » dont nous savons que les conclusions sont connues
d'avance. Eh bien non ! Chacun de nous a le droit (et même le
devoir!) de le donner en tant que citoyen, au même titre que les
autres, et sous la forme qui lui plaira, « devoir de réserve »
ou pas...
PS :
Pour éviter les remontrances de l'administration, il est toujours
possible de préciser qu'un écrit est publié dans le cadre d'une
activité syndicale, politique ou associative.
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