lundi 28 juillet 2014

Agrégation avant la thèse ou l'inverse ?

Comme tous les ans, et depuis fort longtemps, l'éducation nationale met des bâtons dans les roues à des jeunes (et moins jeunes) agrégés qui souhaitent préparer une thèse. Toute demande de disponibilité se heurte à un refus catégorique même si le futur thésitif a obtenu un contrat doctoral d'une université ou d'un organisme de recherche. On comprend que notre chère administration se doit de placer un professeur devant chaque classe mais
ce ne sont pas quelques dizaines de collègues par an demandant une disponibilité qui vont déstabiliser le système, même en période de crise de recrutement. C'était déjà le cas il y a une quinzaine d'années alors qu'il y avait pléthore de titulaires remplaçants sans affectation dans beaucoup d'académies et dans toutes les disciplines. Lorsque j'ai cherché un sujet de thèse à cette époque, je n'avais pas de contrat doctoral et je n'ai donc pas eu besoin de demander une disponibilité. Il m'a fallu assurer un service complet d'enseignement en parallèle à mon travail de thèse. J'avais pourtant des classes de lycée mais mes cours étaient bien rodés et le public bien plus réceptif qu'il peut l'être aujourd'hui. On ne sortait pas de classe en état d'épuisement pour aller travailler sur son sujet de thèse ! Il m'a fallu 6 années et quelques pour en arriver à la soutenance finale mais en tant que thésitif salarié, aucune durée ne pouvait être imposée à l'époque. C'est peut-être toujours le cas... Depuis, dans la discipline scientifique où j'ai travaillé, les écoles doctorales n'admettent en thèse que des étudiants ayant un financement. Mais comme il y a toujours eu davantage de sujets de thèse proposés que de financement, les chercheurs dont le sujet n'a pas été pris par un étudiant « financé » n'ont souvent pas d'objection à le confier à un candidat agrégé en poste.


Dans le cas d'un néo agrégé qui dispose d'un financement doctoral et que l'administration ne laissera pas partir, j'ose conseiller la démission de l'agrégation. Elle est de droit et prend effet immédiatement. D'une part, il se débarrasse de tracasseries administratives liées à une demande de congé (qui sera dans tous les cas refusée) et d'autre part, en se présentant à un concours de recrutement de maître de conférence après la thèse, il pourra faire état de sa réussite à l'agrégation suivie de sa démission immédiate, ce qui empêchera le jury de prétexter un poste « parachute » pour écarter sa candidature comme j'en ai fait l'expérience. En cas d'échec aux concours du supérieur et si l'agrégé docteur démissionnaire souhaite vraiment rejoindre le second degré, il ne devrait pas lui être difficile soit de repasser l'agrégation, soit de candidater à l'un des nombreux postes de vacataires en attendant mieux. Mais nul doute qu'il s'agit ici d'une situation extrême ! Sauf attrait irrépressible pour l'enseignement secondaire, le jeune docteur ferait mieux de monnayer son expérience dans une autre administration ou dans le secteur privé...

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