mercredi 9 juillet 2014

Mort à l'école

Les média n'ont pas été très loquaces depuis le drame de vendredi dernier à Albi. C'est assez étonnant, concernant ce qu'on qualifie de « fait divers » et dont les journaux télévisés sont devenus très friands ces dernières années. Le journal télévisé de France 2 a préféré parler de la défaite de nos (in)fortunés footballeurs pendant plus de 20 minutes. Je ne suis pas vraiment un amateur de « faits divers », mais la priorité de l'information ce soir là était assez choquante. Le meurtre d'un professeur des écoles dans l'exercice des ses fonctions, même commis par une personne présentée comme déséquilibrée, est un événement assez grave et révélateur du délabrement de notre société pour passer aux oubliettes de l'information. Il y a peut de chance qu'un procès soit intenté à l'auteur de cet acte si elle est déclarée « irresponsable » mais on peut s'interroger quand même sur le fait qu'elle ai précisément choisi cette institutrice pour commettre un homicide. Si elle était sous le coup d'une folie meurtrière en sortant de chez elle avec un couteau, pourquoi ne s'en est-elle pas prise à la première personne venue pour assouvir sa pulsion de mort ? Elle a forcément du en rencontrer avant d'entrer dans cette école. Il est donc difficile de croire que cet acte n'était pas prémédité et que s'attaquer à cette institutrice était un pur hasard. Le déséquilibre mental a aussi ses limites et c'est bien le professeur et/ou l'institution qu'il (elle) représente qui a été visé par le couteau.
Hélas, il ne sera jamais possible de surveiller efficacement les entrées et les sorties de tous les établissements scolaires, malgré la présence, pas toujours constante, du personnel de la loge. Nous serons toujours à la merci d'un(e) excité(e) déterminé qui entrera pour y « régler ses comptes » au figuré comme au propre. Il y a heureusement des lois pour protéger les agents de l'état dans l'exercice de leurs fonctions. Encore faut-il les appliquer. Et en toutes circonstances, rappeler aux sans gêne et autres malappris, « usagers » de l'Ecole, qu'ils doivent le respect à tous les membres de cette institution. Dans ce domaine, nos gouvernants, passés et présents, ne se sont pas vraiment montrés à la hauteur de leurs obligations. On rappellera à ce sujet, à titre d'exemple, la funeste « loi Jospin » de 1989 qui mis « l'élève au centre du système éducatif », version scolaire de la théorie de l'enfant roi des années 60 et 70. Elle a fortement contribué à la relégation des professeurs et de l'instruction à la périphérie où ils se trouvent encore 25 ans après...



PS : Le ministre vient de déclarer ce jour à l'Assemblée nationale que les filles de la collègue assassinée seront pupilles de la Nation. L'état civil précisera qu'elle est morte au service de la Nation. C'était le moins que la République pouvait faire...


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