Les
média n'ont pas été très loquaces depuis le drame de vendredi
dernier à Albi. C'est assez étonnant, concernant ce qu'on qualifie
de « fait divers » et dont les journaux télévisés sont
devenus très friands ces dernières années. Le journal télévisé
de France 2 a préféré parler de la défaite de nos (in)fortunés
footballeurs pendant plus de 20 minutes. Je ne suis pas vraiment un
amateur de « faits divers », mais la priorité de
l'information ce soir là était assez choquante. Le meurtre d'un
professeur des écoles dans l'exercice des ses fonctions, même
commis par une personne présentée comme déséquilibrée, est un
événement assez grave et révélateur du délabrement de notre
société pour passer aux oubliettes de l'information. Il y a peut de
chance qu'un procès soit intenté à l'auteur de cet acte si elle
est déclarée « irresponsable » mais on peut
s'interroger quand même sur le fait qu'elle ai précisément choisi
cette institutrice pour commettre un homicide. Si elle était sous le
coup d'une folie meurtrière en sortant de chez elle avec un couteau,
pourquoi ne s'en est-elle pas prise à la première personne venue
pour assouvir sa pulsion de mort ? Elle a forcément du en
rencontrer avant d'entrer dans cette école. Il est donc difficile de
croire que cet acte n'était pas prémédité et que s'attaquer à
cette institutrice était un pur hasard. Le déséquilibre mental a
aussi ses limites et c'est bien le professeur et/ou l'institution
qu'il (elle) représente qui a été visé par le couteau.
Hélas,
il ne sera jamais possible de surveiller efficacement les entrées et
les sorties de tous les établissements scolaires, malgré la
présence, pas toujours constante, du personnel de la loge. Nous
serons toujours à la merci d'un(e) excité(e) déterminé qui
entrera pour y « régler ses comptes » au figuré comme
au propre. Il y a heureusement des lois pour protéger les agents de
l'état dans l'exercice de leurs fonctions. Encore faut-il les
appliquer. Et en toutes circonstances, rappeler aux sans gêne et
autres malappris, « usagers » de l'Ecole, qu'ils doivent
le respect à tous les membres de cette institution. Dans ce domaine,
nos gouvernants, passés et présents, ne se sont pas vraiment
montrés à la hauteur de leurs obligations. On
rappellera à ce sujet, à titre d'exemple, la funeste « loi
Jospin » de 1989 qui mis « l'élève au centre du système
éducatif », version scolaire de la théorie de l'enfant roi
des années 60 et 70. Elle a fortement contribué à la relégation
des professeurs et de l'instruction à la périphérie où ils se
trouvent encore 25 ans après...
PS :
Le ministre vient de déclarer ce jour à l'Assemblée nationale que
les filles de la collègue assassinée seront pupilles de la Nation.
L'état civil précisera qu'elle est morte au service de la Nation.
C'était le moins que la République pouvait faire...
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