Le
journal de la chaîne Arte diffusait mardi dernier un reportage sur
des étudiants allemands qui abandonnent leurs études universitaires
pour devenir apprentis. Ces étudiants, lassés par des études
longues et coûteuses, choisissent l'apprentissage pour concilier
poursuite d'études et rémunération. Le reportage rappelle la santé
insolente de l'économie allemande dont les dirigeants sont ravis de
voir ces nouvelles recrues, en plus des élèves déjà engagé dans
cette filière de formation qui occupent près de 50% des jeunes. Le
taux de chômage de ces derniers peut tomber à quelques pour cents
dans certains länder allemands, à l'exemple de la Bavière. Le
téléspectateur français moyen est saisi de stupeur devant le
contraste pour le moins cruel avec la France et ses 20% de jeunes au
chômage. Aucun mystère dans cette réussite : la filière de
l'apprentissage bénéficie de grand prestige outre Rhin alors que
dans notre pays, elle est (souvent) considérée comme une voie de
relégation. La moindre richesse du tissu industriel français, bien
mis à mal avec la désindustrialisation engagée volontairement
depuis 30 ans, devient un obstacle au développement de
l'apprentissage. Ce serait pourtant une solution à tous les
décrocheurs de l'école et à ceux qui s'ennuient dans nos classes
de collège et de lycée, en dépit des trésors de pédagogie
ultramoderne que nous pouvons déployer. Mais voilà, on en a décidé
autrement en haut lieu il y a trente ans, en ouvrant grandes les
vannes de l'enseignement secondaire général, au prétexte de
« démocratisation » du système scolaire. Comme si
l'école était une démocratie... Mais aussi pour afficher 80% d'une
classe d'âge au bac. Coûte que coûte. Même au prix d'un taux
d'échec important en première année à l'Université, même si
cette dernière a été sommé, elle aussi, d'augmenter au pas de
charge le nombre de ses diplômés. Mais le juge ultime est bien le
marché du travail et les incompétents n'y ont normalement pas leur
place. Tout n'est évidemment pas si sombre et heureusement sur le
marché du travail car tout le monde peut le constater, le travail ne
manque pas en France dans beaucoup de domaines. Les métiers du
bâtiment par exemple. Quiconque cherche un artisan pour des travaux
chez lui doit s'armer de patience de nos jours ! Que ce soit
pour obtenir un devis ou faire des travaux, tous sont débordés. Au
plombier appelé en urgence pour une fuite, vous êtes déjà
redevable d'une bonne quarantaine d'euros (au moins!) avant même
qu'il ai posé sa sacoche chez vous ! Hélas, ceux qui
s'ennuient à bailler dans nos classes seraient bien incapable
utiliser une clé à molette. C'est justement pour cela qu'on les
envoie chez nous !
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