jeudi 13 mars 2014

Recherche apprentis... désespérément (en Allemagne)!

Le journal de la chaîne Arte diffusait mardi dernier un reportage sur des étudiants allemands qui abandonnent leurs études universitaires pour devenir apprentis. Ces étudiants, lassés par des études longues et coûteuses, choisissent l'apprentissage pour concilier poursuite d'études et rémunération. Le reportage rappelle la santé insolente de l'économie allemande dont les dirigeants sont ravis de voir ces nouvelles recrues, en plus des élèves déjà engagé dans cette filière de formation qui occupent près de 50% des jeunes. Le taux de chômage de ces derniers peut tomber à quelques pour cents dans certains länder allemands, à l'exemple de la Bavière. Le téléspectateur français moyen est saisi de stupeur devant le contraste pour le moins cruel avec la France et ses 20% de jeunes au chômage. Aucun mystère dans cette réussite : la filière de l'apprentissage bénéficie de grand prestige outre Rhin alors que dans notre pays, elle est (souvent) considérée comme une voie de relégation. La moindre richesse du tissu industriel français, bien mis à mal avec la désindustrialisation engagée volontairement depuis 30 ans, devient un obstacle au développement de l'apprentissage. Ce serait pourtant une solution à tous les décrocheurs de l'école et à ceux qui s'ennuient dans nos classes de collège et de lycée, en dépit des trésors de pédagogie ultramoderne que nous pouvons déployer. Mais voilà, on en a décidé autrement en haut lieu il y a trente ans, en ouvrant grandes les vannes de l'enseignement secondaire général, au prétexte de « démocratisation » du système scolaire. Comme si l'école était une démocratie... Mais aussi pour afficher 80% d'une classe d'âge au bac. Coûte que coûte. Même au prix d'un taux d'échec important en première année à l'Université, même si cette dernière a été sommé, elle aussi, d'augmenter au pas de charge le nombre de ses diplômés. Mais le juge ultime est bien le marché du travail et les incompétents n'y ont normalement pas leur place. Tout n'est évidemment pas si sombre et heureusement sur le marché du travail car tout le monde peut le constater, le travail ne manque pas en France dans beaucoup de domaines. Les métiers du bâtiment par exemple. Quiconque cherche un artisan pour des travaux chez lui doit s'armer de patience de nos jours ! Que ce soit pour obtenir un devis ou faire des travaux, tous sont débordés. Au plombier appelé en urgence pour une fuite, vous êtes déjà redevable d'une bonne quarantaine d'euros (au moins!) avant même qu'il ai posé sa sacoche chez vous ! Hélas, ceux qui s'ennuient à bailler dans nos classes seraient bien incapable utiliser une clé à molette. C'est justement pour cela qu'on les envoie chez nous !

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