Notre
ministre n'aura pas fait long feu à son poste ! Quatre mois
tout juste. Il n'aura même pas préparé ni vécu une rentrée
scolaire. On peut lui reconnaître l'honnêteté de s'accrocher plus
à ses idées qu'à son poste et on aurait aimé que les apparatchiks
du ministère, ceux qui détiennent réellement le pouvoir et
suggèrent les réformes délétères, soient démis de leurs
fonctions par la même occasion. Ils ne manqueront même pas pour
assurer l'aspect matériel de la rentrée. Ce remplacement rapide de
personnel politique au ministère de l'éducation montre bien que ce
n'est pas le titulaire du portefeuille qui manoeuvre de fait le
navire mais bien les technocrates idéologues qui assurent la
continuité de la trajectoire vers l'iceberg fatal. Et eux n'ont de
compte à rendre à personne. Lorsqu'un nouveau ministre est nommé,
il a juste à ouvrir les tiroirs du bureau pour y trouver les projets
de réformes déjà prêts laissés par son prédécesseur ou
préparés par le cénacle des gardiens de la doctrine pédagogique à l'oeuvre depuis près de trente ans.
Le titulaire du maroquin n'a plus qu'à les présenter devant la
presse après avoir confié à une commission la gestion d'une
« consultation » dont la lettre de mission contient déjà
les conclusions auxquelles elle doit parvenir. Le travail du ministre
ne demande finalement que peu d'imagination politique. Il y a juste
un peu de communication à faire mais la pilule des « réformes »
passe de mieux en mieux avec la résignation grandissante et
désabusée des personnels. Il n'y a plus que les élèves qui sont
craints par le locataire de la rue de Grenelle, les seuls capables de
lui faire retirer une réforme en descendant dans la rue... Mme
Vallaud-Belkacem vient d'être nommée ce soir à la place de B. Hamon à
quelques jours de la rentrée. Si sa nomination avait eu lieu après
la rentrée, on ne se serait aperçu de rien...
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