mercredi 4 décembre 2019

Une grève suivie et avec suite ?

Notre ministre nous adresse une lettre à l'avant veille d'une grève qui s'annonce très suivie, d'après ce que j'ai pu constater dans mon établissement et ailleurs. Son objet est de nous présenter enfin les points de la réforme qui tardaient à être divulgués.
Si son intention était de nous dissuader d'arrêter le travail demain, ses propos vont dans le sens inverse et donne des raisons pour amplifier le mouvement de mécontentement !
Ainsi, il nous promet que la valeur du point ne pourra pas baisser. Une promesse qui ne coûte rien car le simple jeu de l'inflation (près de 2% par an ces dernières années) suffit à le faire baisser mécaniquement. Ensuite, il garantit un minimum de pension de 1000 euros par mois pour toute carrière complète ! C'est peut-être viable dans un pays en voie de développement mais pas en France. Je me demande quel poste de la fonction publique peut mériter une telle pension de retraite après une vie professionnelle complète...
Les primes des fonctionnaires seront intégrés dans le calcul de la pension. Les professeurs ne sont quasiment pas concernés car il n'y a pas de primes dans l'enseignement mais des indemnités qui ne forment qu'une faible part de la rémunération. Enfin, une revalorisation salariale est envisagée pour les professeurs afin de leur octroyer le même niveau de pension que les corps équivalents de la fonction publique. C'est bien de reconnaître enfin que nous étions les grands perdants de cette « réforme », mais le président de la République a déclaré il y a quelques semaines que la charge budgétaire pour cette augmentation représentait 10 milliards d'euros, donc insupportable à son avis pour les finances publiques. Nous avons donc bien compris qu'il nous faudrait travailler plus pour mériter cette augmentation de nos traitements ! Il n'en est évidemment pas question, vu la charge actuelle que représente la réforme du lycée et les effectifs dans nos classes difficilement compatible avec la prise en charge de l'hétérogénéité des élèves.
Sans compter les taches annexes de plus en plus envahissantes qui parasitent notre cœur de métier. Cette fois, la résignation affichée par les collègues ces dernières années devant les réformes qui mettent à mal nos conditions de travail et nos statuts a fait place à l'exaspération. Comme pour le bac en juin dernier, enfin une grève des professeurs qui ne passera pas inaperçue ! Il y a fort à parier qu'un jour de grève ne suffira pas pour faire reculer le gouvernement sur ce projet. Personnellement, je suis prêt à prolonger la grève plusieurs jours comme en juin dernier mais peu de collègues le peuvent, dans un profession chaque année toujours plus contrainte financièrement. Seuls les agents du rail et de la route peuvent se le permettre et faire plier le gouvernement comme en 1995. La lutte s'annonce rude !

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