Notre
ministre nous adresse une lettre à l'avant veille d'une grève qui
s'annonce très suivie, d'après ce que j'ai pu constater dans mon
établissement et ailleurs. Son objet est de nous présenter enfin
les points de la réforme qui tardaient à être divulgués.
Si son
intention était de nous dissuader d'arrêter le travail demain, ses
propos vont dans le sens inverse et donne des raisons pour amplifier
le mouvement de mécontentement !
Ainsi,
il nous promet que la valeur du point ne pourra pas baisser. Une
promesse qui ne coûte rien car le simple jeu de l'inflation (près
de 2% par an ces dernières années) suffit à le faire baisser
mécaniquement. Ensuite, il garantit un minimum de pension de 1000
euros par mois pour toute carrière complète ! C'est peut-être
viable dans un pays en voie de développement mais pas en France. Je
me demande quel poste de la fonction publique peut mériter une telle
pension de retraite après une vie professionnelle complète...
Les
primes des fonctionnaires seront intégrés dans le calcul de la
pension. Les professeurs ne sont quasiment pas concernés car il n'y
a pas de primes dans l'enseignement mais des indemnités qui ne
forment qu'une faible part de la rémunération. Enfin, une
revalorisation salariale est envisagée pour les professeurs afin de
leur octroyer le même niveau de pension que les corps équivalents
de la fonction publique. C'est bien de reconnaître enfin que nous
étions les grands perdants de cette « réforme », mais
le président de la République a déclaré il y a quelques semaines
que la charge budgétaire pour cette augmentation représentait 10
milliards d'euros, donc insupportable à son avis pour les finances
publiques. Nous avons donc bien compris qu'il nous faudrait
travailler plus pour mériter cette augmentation de nos traitements !
Il n'en est évidemment pas question, vu la charge actuelle que
représente la réforme du lycée et les effectifs dans nos classes
difficilement compatible avec la prise en charge de l'hétérogénéité
des élèves.
Sans
compter les taches annexes de plus en plus envahissantes qui
parasitent notre cœur de métier. Cette fois, la résignation
affichée par les collègues ces dernières années devant les
réformes qui mettent à mal nos conditions de travail et nos statuts
a fait place à l'exaspération. Comme pour le bac en juin dernier,
enfin une grève des professeurs qui ne passera pas inaperçue !
Il y a fort à parier qu'un jour de grève ne suffira pas pour faire
reculer le gouvernement sur ce projet. Personnellement, je suis prêt
à prolonger la grève plusieurs jours comme en juin dernier mais peu
de collègues le peuvent, dans un profession chaque année toujours
plus contrainte financièrement. Seuls les agents du rail et de la
route peuvent se le permettre et faire plier le gouvernement comme en
1995. La lutte s'annonce rude !
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