dimanche 29 mai 2016

Se faire entendre

Qui aurait pu croire il y a quelques semaines encore que des grévistes soient en passe d'obtenir la satisfaction de leur revendication et de faire vaciller sur ses bases le gouvernement déjà fragilisé. Avec seulement quelques milliers de grévistes déterminés, un seul syndicat arrive à perturber la vie quotidienne de tout un chacun en bloquant la distribution de carburant. Il s'en faut de peu que la perturbation n'affecte la distribution d'électricité suite au blocage de quelques centrales nucléaires. La branche transport du même syndicat menace elle aussi d'entrer en jeu à la veille d'un grand raout sportif international ce qui affaiblirai encore plus la position du gouvernement ici et à l'étranger. Ce n'est certainement pas dans notre profession qu'on verrait un pouvoir de nuisance pareil ! Une grève de dix mille professeurs ne ferait même pas quelques lignes dans un journal. Le seul moyen de se faire entendre aujourd'hui consiste à mener des actions d'éclats susceptibles d'attirer l'attention des média. Ce fait est parfaitement intégré par certains salariés à l'appui de leurs revendications. Les média, surtout la télévision, se font d'ailleurs presque complices des salariés grévistes en diffusant des images de pénurie lorsqu'il y a blocage comme dans le cas des carburants. La stratégie se révèle finalement peu impopulaire. Les témoignages vraiment hostiles aux mouvements de grèves avec blocage sont assez peu diffusés. La plupart des personnes impactées par ces mouvements font part de résignation plus que de révolte. Pour les actions en cours, le but est déjà atteint. Le gouvernement semble hésitant sur un projet de loi qu'il a déjà dû édulcorer par rapport à sa première version. Les actions musclées semblent donc payantes en fin de compte. A méditer pour ceux qui rechignent à faire pression sur les examens de fin d'année...

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