Il y a
quelques années, devant le renoncement progressif de l'école à
toute exigence et sa transformation inéluctable en garderie auquel
s'ajoute la démission de certains parents, j'avais prédit à des
collègues qu'une bonne partie de nos élèves se transformeraient en
« frustrés gavés ». Gavés parce que quel que soit leur
milieu social, presque tous les biens matériels leur auront été
donnés ainsi que les diplômes bac compris (bientôt la licence!).
Frustrés parce qu'une fois dans la « vraie vie », ils ne
comprennent pas pourquoi personne ne les attend à bras ouverts et
qu'on leur demande de faire la preuve de leurs capacités. Les
« casseurs » dont on voit les méfaits dans les récentes
manifestations relèvent assurément de cette catégorie. Issus de
tous les milieux sociaux, certains ayant faits des études
supérieures, leur nihilisme violent n'est que la traduction de cette
frustration envers la société qui tarde de plus en plus à leur
faire comprendre qu'elle ne peut pas se plier éternellement à leurs
caprices d'enfants gâtés. Aucune frustration sociale ne
saurait excuser l'agression de ces policiers dans leur voiture vue
cette semaine à Paris ainsi que les jets de projectiles contre les
CRS dont le rôle est de maintenir les débordements d'excités en
tout genre. Quel contraste avec l'an dernier après l'attentat contre
Charlie Hebdo où l'on a vu des policiers applaudis voir embrassés
par des gens dans la rue ! Peut-on espérer au passage que la
justice condamne ces délinquants à réparer par un travail (mais
que savent-ils de ce mot?) les dégâts qu'ils ont causés plutôt
que de les envoyer en cellule où ils ne feront que ruminer encore
plus leur haine de la société ? Fort heureusement, le
gouvernement s'est montré à la hauteur des circonstances en
décorant les policiers pris à parti ces dernières semaines. Il
ferait encore mieux en décernant une médaille d'indignité
nationale aux auteurs de ces violences inexcusables.
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