lundi 6 septembre 2021

Rentrée 2021

 

Cela fait presque 2 ans que je n'ai rien publié sur ce blog. Il a été difficile de suivre l'actualité tant elle fut dense dans l'intervalle et le travail en classe et hors la classe a demandé un investissement lourd avec la réforme du lycée. Il a fallut pour tous les professeurs préparer les programmes de seconde et de première simultanément, chose jamais vue auparavant. Pour ma part, j'ai dû commencer la rédaction de mes cours dès parution des programmes en janvier 2019 et poursuivre tout l'été pour application en septembre de la même année. Puis est arrivé le premier confinement en mars 2020... Que j'ai fort bien accueilli, comme un certain nombre de collègues de mon lycée. Un certain nombre d'élèves de deux de mes classes étaient devenus assez insupportables et ce fut une libération de ne plus les avoir en face physiquement. Le travail avec mes classes est passé exclusivement par l'espace numérique de travail de l'établissement et sa messagerie intégrée. Je n'ai pas fait de visioconférence, parfaitement inégalitaire pour les élèves et source de contraintes pour leurs familles. Les décrocheurs furent plus nombreux que ceux annoncés par le ministère. J'ai compté dans une classe de première technologique de 15 élèves et pour ma discipline (coefficient 16 au bac), 14 décrocheurs n'ayant pas donné signe d'existence pendant toute la période. Cela ne les a pas empêché de tous passer en terminale. Mais que faire d'eux autrement ?

Cette rentrée 2021 se fait donc à effectif complet. Dommage ! On avait finit par s'habituer et apprécier les demi-effectifs dans nos salles ventilées par courants d'air. Il va nous falloir gérer des classes chargées (en nombre et en lacunes) et parler plus fort derrière nos masques pour être audible dans toute la salle à l'acoustique déplorable, tout en tentant de respecter un protocole sanitaire aussi inapplicable que les précédents. Ceci pour un pouvoir d'achat en baisse depuis plus de 30 ans comme le montre le dossier de l'hebdomadaire Marianne dans son édition de la semaine dernière (n° 1276 du 27/08 au 2/09). On y apprend qu'un professeur agrégé a perdu 288 euros mensuels entre 1982 et aujourd'hui. Plus éloquent encore, il fallait à ce même professeur 7 années et demi pour acquérir un appartement à Paris en 1982 contre 39 années aujourd'hui ! Comme si une peine ne suffisait pas, voici qu'un report de l'âge du départ en retraite se profile à l'horizon proche. J'ai été stupéfait d'apprendre qu'il s'appliquerait à partir des générations nées dans les années 1960 alors que la réforme par points engagée par le gouvernement l'an dernier, puis suspendue (annulée?) pour raison de pandémie (on se demande pourquoi!), ne s'appliquait qu'aux générations nées après 1975. C'est formidablement rageant pour ceux qui comme moi se trouvent en fin de carrière de se voir imposer à la dernière minute une ou deux années de plus au travail alors qu'on commençait à en voir la fin ! Prédiction auto-réalisatrice : le prochain gouvernement reprendra certainement cette mesure, surtout si c'est le même ! Peut-on espérer qu'il se penche sur des aménagements de fin carrière ? Car c'est bien là où le bât blesse. Rien n'est fait aujourd'hui dans ce cadre dans la fonction publique. Hormis un changement de métier, difficilement envisageable passé 50 ans, je ne vois que le travail à temps partiel pour ceux qui peuvent se le permettre financièrement.

Bonne rentrée et bon courage à tous !


PS : Article rédigé par le truchement d'un écran plat non acquis avec une allocation quelconque !

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