La
présence de plusieurs milliers de collègues et parents d'élèves
dans les rues de Paris samedi 10 octobre dernier n'aura donc eu aucun
impact sur la réforme du collège, comme les manifestations et
grèves précédentes. C'était hélas à prévoir mais l'honneur de
la profession et surtout l'intérêt des élèves valaient le
déplacement. La lutte n'est pas terminée. Elle entre en fait dans
sa phase décisive car après avoir considéré comme quantité
négligeable l'avis des professionnels de l'instruction que nous
sommes, le ministère sollicite maintenant notre collaboration
active ! Un comble, alors que nous sommes sensés n'être que
des exécutants de ses instructions ! Ainsi, des
« volontaires » sont réclamés dans chaque établissement
par les rectorats pour venir prendre connaissance des grandes lignes
de la réforme pour ensuite diffuser la bonne parole aux collègues.
La lecture sur le net de quelques compte-rendus de réunions qui ont
eu lieu témoigne de l'impréparation de cette réforme et de
l'incapacité des intervenants à répondre aux questions concrètes
d'organisation des collègues. La résolution des problèmes est
renvoyée à l'échelon de l'établissement, ce qui mécontente aussi
les personnels de direction qui vont devoir faire face à la gestion de cette pétaudière !
Dans un
collège voisin, les collègues ont décidé qu'aucun d'entre eux ne
se porterai volontaire et il semble qu'ils ne soient pas les seuls
d'après ce que j'ai pu lire sur les forums. Tous prennent conscience
que l'application de la réforme va demander de gros efforts. Plus
spécialement, les fameux et fumeux EPI, enseignement pratiques
interdisciplinaires, ne pourront avoir lieu que sur la base de
projets proposés par deux collègues de disciplines différentes.
Hormis quelques partisans de ce genre d'activités prêts à faire du
zèle auprès de leur direction, les candidats ne se bousculent pas !
A une amie-collègue peu enthousiaste à l'idée de devoir participer
à ces joyeusetés, je lui ai conseillé de ne faire aucune
proposition d'association. Ce sera d'autant plus facile pour elle que
dans sa discipline, une collègue soit déjà sur les rangs pour
participer à la mise en place de ce cirque pédagogique. Au pire, on
confiera à ma collègue des classes dont les EPI ne concerneront pas
sa matière. Quant au risque de se faire mal voir par la direction,
je réponds que le zèle n'est pas plus récompensé que le manque
d'enthousiasme n'est sanctionné ! Se tenir loin de ces EPI
constitue le meilleur plan pour ne pas s'épuiser à la tâche devant
le travail que va demander la préparation simultanée des cours et
autres activités des 4 niveaux du collège...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire